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Un guide pour lutter contre la pêche illégale

Les associations Seaweb, WWF, Environmental Justice Foundation et Carrefour ont publié mardi un guide pour les professionnels.  « La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) représente l’une des menaces les plus graves pesant sur l’exploitation durable des ressources aquatiques vivantes et met en péril le fondement même de la politique commune de la pêche et des efforts déployés à l’échelle internationale en faveur d’une meilleure gouvernance des océans. » indique en préambule le guide à l’usage des professionnels.
 
Au cours des quatre dernières décennies, la combinaison de la surpêche et d’autres pratiques non durables a mené à l’appauvrissement des populations de poissons commercialisés dans de nombreuses régions du globe : résultat, à l’heure actuelle, on estime à environ 30 % la proportion des stocks halieutiques mondiaux victimes de surpêche, quand 60 % sont pleinement exploités et 10 % sous-exploités.

Face à ce constat inquiétant sur la situation actuelle des ressources, une des menaces principales à toutes mesures pour endiguer le déclin des stocks est la pêche Illicite, Non Déclarée et Non Réglementée (INDNR). Evaluée à environ 20% des captures mondiales, soit entre 11 et 26 millions de tonnes, la pêche INDNR représente une perte de 10 à 23 milliards de dollars chaque année au niveau mondial.

Un autre enjeu s’ajoute à l’illégalité des activités de pêche : le trafic d’êtres humains et les problématiques d’esclavage. A cause de cette pratique des navires restent en mer pendant des mois et se transforment en prisons flottantes pour des travailleurs exploités ».

Mais comment lutter efficacement contre ces bandits des hautes mers ? D’autant que les fraudeurs disposent de tout un arsenal de techniques pour passer à travers les mailles du filet, comme l’explique un article du Parisien.

Par exemple, la fraude la plus simple consiste à changer les étiquettes. Un des navires récemment condamnés à une amende record, fraudait en déclarant des prises colossales de mérou alors qu’il s’agissait de légine antarctique, très rare et très contrôlée.
 
Certains  n’hésitent pas à maquiller leurs navires. Ainsi, l’organisation policière internationale qui pistait un bateau soupçonné de pêche pirate, l’a observé avec sept noms différents entre juillet 2012 et août 2013.

Autre astuce, le transbordement, il s’agit de faire passer une cargaison d’un bateau à un autre. La pratique peut servir à blanchir le résultat de captures illégales. Ainsi, certains gros bateaux de pêche industriels transfèrent leurs prises sur des pirogues, notamment du poisson de qualité insuffisante pour l’exportation, et qui sera vendu sous le manteau en dehors des quotas sur les marchés locaux.

Pour les associations à l’origine du guide, « Fournisseurs et distributeurs ont un rôle clé à jouer au niveau de leur propre approvisionnement, mais également auprès des gouvernements et de l’Union européenne en soutenant certaines initiatives et en contribuant à leur application ou déploiement. En mettant en place un plan de contrôle dédié à la pêche illégale, distributeurs et fournisseurs ont tous l’opportunité de contribuer à la lutte globale contre la pêche illégale, tout en diminuant les risques réputationnels et les risques d’illégalité potentiellement liés à leur chaine d’approvisionnement ».
 

Rédaction Web

Le guide pour lutter contre la peche illegale

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