Les riverains rencontrés sont unanimes : ils sont contre l’installation d’une nouvelle société de concassage dans la vallée de Papenoo. Et pour cause, ils doivent déjà vivre avec trois entreprises de concassage. Une cohabitation qui semble de plus en plus difficile. Le ballet des camions commence dès 8 heures du matin, et pour Liliane Tupai, gérante de snack, ce geste est quotidien : « on subit la poussière tous les jours, et on est à chaque fois obligés d’arroser la route tous les jours ».
Installée à seulement 10 mètres des premières installations de concassage, Yolanda Mou Cun Sing, habitante de la vallée de Papenoo, dit que la santé de sa famille se détériore. La poussière a accentué l’asthme de certains de ses membres, et à cela s’ajoute le stress provoqué par le bruit des machines qui broient les pierres au quotidien. Des agressions devenues insoutenables… « Tous les jours ils ramassent des sous, mais nous, c’est la poussière qu’on ramasse. Je veux juste que les patrons de ces entreprises nous regardent et nous respectent, parce que nos enfants sont malades. Il y a des adultes qui sont malades car ils sont asthmatiques, et d’autres qui ont de la tension à cause des nuisances sonores » déplore Yolanda.
Depuis 2008, un arrêté de la commune réglemente les horaires de passage des camions, mais rien ne serait fait pour protéger la santé de ces riverains. La vallée est classée zone touristique.
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Une enquête de commodo et incommodo a donc été lancée ce vendredi 23 août et se terminera le 20 septembre. La population de Hapaianoo est invitée à donner son avis sur l’implantation d’une quatrième société de concassage. Un registre et une consultation publique du projet ont été ouverts dans les mairies de Papenoo et de Tiarei. « Depuis des années, il y a eu une interdiction de faire l’extraction dans le lit de rivière, c’est juste un décurage quand on en a besoin » explique Vetea Avaemai, maire de Papenoo/
Nous avons joint par téléphone l’une des trois sociétés de concassage installée dans la vallée. Si elle n’est pas défavorable au projet, elle se dit néanmoins inquiète face à la diminution de la matière première disponible dans la vallée. À la fin de l’enquête, le commissaire-enquêteur fera une synthèse. Si les avis sont majoritairement défavorables, une réunion publique sera organisée. La décision d’avorter ou pas le projet, viendra, elle, de la commission de la DIREN.