Finies les grandes manifestations populaires pour la fête de l’autonomie. Cette année, la célébration du statut de la Polynésie s’est déroulée en petit comité. L’évènement a d’ailleurs été organisé « en 48 heures » à peine par le président sortant et maire de Pirae, Edouard Fritch.
« C’est la fête des Polynésiens, c’est la fête de notre statut, c’est la fête de l’institution de ce pays qui représente un outil de travail qui est mis à la disposition des hommes politiques de ce pays quels qu’ils soient et quelles que soient leurs appartenances politiques », a déclaré le leader du Tapura, le seul à avoir fait un discours après la levée des couleurs de la France et de la Polynésie.
Parmi les personnalités présentes : Gaston Flosse, le haut-commissaire Eric Spitz mais aussi le président Moetai Brotherson. « Être ici, c’est d’abord respecter la parole donnée puisque j’avais dit que je célèbrerai l’autonomie. Il y a une partie du peuple polynésien qui croit en ce statut et je suis le président de tous les Polynésiens. C’est la raison pour laquelle je suis ici ».
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Mais le chef de l’exécutif reste fidèle à ses convictions : « Depuis 1977, le Tavini dit que cette autonomie ne peut être qu’un passage, une transition vers la pleine souveraineté et ça, ça n’a pas changé, c’est toujours notre avis ».
Si Edouard Fritch s’est « réjoui de la présence de toutes ces personnalités », lui a rappelé que « la ligne rouge » à ne pas franchir était celle d’une rupture avec la France. « Améliorer les compétences que nous avons aujourd’hui, que ce soient les relations extérieures, les relations commerciale ou l’immigration, pourquoi pas. Mais cette ligne rouge, on ne doit pas la passer. Je ne vois l’avenir de ce pays, aujourd’hui, dans tous les cas, que dans le cadre de la République française ».
Le haut-commissaire avec le Tavini à Faa’a ce jeudi soir
Le représentant de l’Etat a, de son côté, estimé qu’il était « important de tenir compte des électeurs autonomistes » et a salué la présence de Moetai Brotherson. Eric Spitz participera également, ce jeudi soir, à la commémoration de l’annexion de la Polynésie par la France organisée chaque année par le parti indépendantiste à Faa’a. Une première pour un haut-commissaire.
« Il est aussi important de faire un signe à Oscar Temaru et au Tavini. Mon discours sera extrêmement consensuel. Il rappellera quand même que c’est une bataille qui date de 180 ans et qui a fait environ 155 morts. Après Verdun, 300 000 morts, on se parlait 2 ans après avec les Allemands. Donc, il doit y avoir un moyen. Puis, entre temps, nous avons cheminé ensemble, nous avons des liens très forts. Je trouve important que ce 29 juin nous soyons tous réunis ce matin pour la fête de l’autonomie et que nous soyons aussi tous ensemble pour célébrer cette bataille qui remonte à 180 ans », a-t-il conclu.