Contraceptions, consentement ou encore désir d’enfant : les éducateurs spécialisés du fenua doivent voir ou revoir toutes ces notions pour s’informer au mieux et informer à leur tour. Cette formation est dispensée à leur demande. Car sur le terrain, difficile de comprendre et répondre aux interrogations de leurs protégés, et notamment des adolescents porteurs de handicap qui découvrent leurs corps.
« Dans certaines structures, il peut y avoir une forme de violences symbolique, de violences avec des comportements parfois déviants, qui sont au final le résultat de frustrations », explique Romain Pinel, directeur de la fédération Te Niu o Te Huma. « Et du coup il était important pour nous d’animer cette formation auprès de nos travailleurs, pour que les professionnels puissent animer des ateliers avec des outils modernes. Et pour pouvoir aborder cette question de la vie intime des personnes handicapés de façon libre, et avec cette approche aussi moderne ».
Et pour s’entraîner, la mise en situation est indispensable. L’un des ateliers proposés permet aux éducateurs de travailler sur l’intuition. Autrement dit, de comprendre les demandes souvent informulées des handicapés. Les encadrants apprennent également quelle est la bonne distance professionnelle à instaurer lors de demandes spécifiques : « l’idée de cette formation est d’être plus à l’aise quand un huma va faire une demande sur un besoin intime qu’il pourrait avoir, et que le professionnel soit en capacité de répondre à une demande qui n’est peut-être par forcément très explicite », précise Delphine Bigueur, formatrice à la vie affective et sexuelle. « Et l’idée c’est d’avoir des compétences, en tant que professionnel pour être suffisamment à l’aise et en lien avec le huma […] donc on évite d’avoir ses propres représentations car c’est personnel, ce n’est pas professionnel ».
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Du côté des éducateurs, on est attentif. Il faut dire que c’est la première fois qu’une telle formation est dispensée au fenua. Une soirée débat est également organisée pour sensibiliser les parents sur la réalité des besoins intimes de leur enfant. « Ça lève un peu le tabou parce qu’on n’en parle pas assez ici. J’ai appris qu’il y aura une conférence aussi avec les parents et c’est une bonne chose que les parents soient informés », confie Conchita Taupotini, éducatrice au Fare Aupuru.
Un petit pas de fait pour permettre aux jeunes handicapés de vivre librement leur vie intime et surtout, de la comprendre.