De mémoire de Notre-Dame de Papeete, jamais un ange métallique ne s’était posé à ses pieds. Pour ce faire, il aura fallu 3 mois de repérages et d’autorisations administratives. Il s’agissait en fait pour cet hélicoptère de déposer sur le toit d’un établissement bancaire un système de climatisation composé de 3 groupes de condensation. Une opération rarissime, comme l’évoque Laurent Touvron, le directeur d’exploitation de la compagnie Tahiti Nui Helicopters.
« C’est clair que c’est pas tous les jours. On a l’habitude de faire des chantiers de levage, mais pas aussi complexes. Il y a plein de paramètres à prendre en compte, notamment le fait qu’on soit en pleine ville et qu’on utilise un monomoteur. Donc il a fallu faire des demandes d’autorisations auprès de tout le monde et puis coordonner les moyens de tout le monde. On a fait ça un dimanche pour essayer de limiter notre nuisance vis-à-vis des habitants de Papeete », explique-t-il.
Après avoir bloqué les accès routiers et mis en sécurité le mobilier urbain, l’équipe se doit de ramasser les derniers détritus qui jonchent le sol, car ils pourraient se transformer en véritables projectiles mettant en péril la mission. « Ce sont des choses qui peuvent être potentiellement dangereuses quand c’est envoyé à 150 km/heure », confie Laurent Touvron.
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Pour le directeur, rien ne devait être laissé au hasard. « Il y a eu plusieurs phases de réparage par le pilote et les assistants, qui sont venus noter tous les obstacles, les lignes électriques, les poteaux, l’espace, l’encombrement, le positionnement des climatisations, détaille-t-il. C’est un chantier qui demande pas mal de préparation. »
Au total, 20 minutes auront suffi au pilote pour lever et déposer la tonne de matériel sur les supports situés à une vingtaine de mettre de hauteur. Une opération chirurgicale qui a finalement été réalisée sans encombre, pour le plus grand soulagement du coordinateur de la mission.
« Heureux du résultat, l’opération s’est bien déroulée. On n’a pas perdu trop de temps sur le positionnement. Il n’y a pas eu de dégâts à côté, par de projections, donc parfait, tout va très bien », sourit-il.
Cette livraison de haute voltige, qui ne pouvait se faire avec une grue classique du fait d’une configuration urbaine trop exiguë, aura exceptionnellement animé les rues de Papeete, pour le plus grand plaisir des badauds présents.