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Une première table ronde pour la transition alimentaire en Polynésie

Crédit présidence de la Polynésie

70% de la population polynésienne est en surpoids et 40% a atteint le stade de l’obésité selon les derniers chiffres, datant de 2018. À cela s’ajoute une forte proportion de personnes atteintes de diabète, d’hypertension et de goutte.

Pour améliorer l’hygiène de vie et la santé des Polynésiens, le gouvernement veut mettre l’accent sur la transition alimentaire. « L’assiette est un sujet. Nous devons non seulement nous restaurer (…) mais nous devons aussi penser que l’assiette et les aliments que nous utilisons tous les jours doivent nous accompagner dans notre parcours de vie, nous accompagner dans notre parcours de santé, estime le Vice-président du Pays Tearii Alpha. Donc la transition alimentaire que nous recommandons tous c’est d’accompagner notre société vers un atterrissage disons beaucoup plus facile demain puisque nous voyons que les dépenses de la santé au niveau de notre Caisse de prévoyance sociale explosent d’année en année, nous voyons également que tous ceux qui tombent aujourd’hui malgré les solutions hospitalières ou les solutions médicamenteuses, c’est souvent dû à des maladies issues de l’assiette. Un mauvais comportement alimentaire peut entraîner des conséquences graves pour sa santé. Donc nous préconisons et nous souhaitons tous que la transition alimentaire soit étudiée, soit valorisée à travers les discussions que nous commençons aujourd’hui et qui vont se codifier certainement dans les prochaines semaines, dans les prochains mois par un vrai plan, un plan qui sera porté par le plus grand nombre. »

L’objectif de la rencontre de ce jeudi est l’adoption courant 2022 d’un plan stratégique, opérationnel et concerté sur 10 ans, fixant les actions à engager pour opérer cette nécessaire transition alimentaire.

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Cette première table ronde est donc l’occasion pour les invités comme Jason Man Sang, militant écologiste, de proposer des solutions. Aujourd’hui, la majeure partie des produits consommés est importée.
« Une assiette équilibrée ce sont pour moi des choses qui sortent de la terre principalement, le plus directement possible. Limite du potager à notre assiette. Des choses où il y a de la couleur, du goût et pour moi ça s’arrête là parce que nos tupuna ne se posaient pas forcément je pense la question de ce qui est bon pour notre santé. Tout ce qu’ils faisaient c’est manger ce qu’il y avait autour d’eux. Je pense qu’on est censé manger ce qu’il y a dans notre environnement. Donc en fait c’est prendre soin de notre environnement et s’en nourrir tout simplement (…) Les problèmes qu’on a aujourd’hui sont dus au fait qu’on n’a plus l’habitude de manger ce qu’il y a autour de nous. Pourquoi ? parce qu’aujourd’hui une très très grande majorité de ce qu’on mange est importé. Pour moi c’est là le grand levier d’action : c’est se recentrer sur nos produits locaux, réapprendre à les faire pousser, à planter chez nous, et manger ce qu’on fait pousser. À partir de là, tout le reste suivra parce que c’est aussi de là qu’il y a des conséquences environnementales néfastes, c’est l’importation, c’est l’utilisation de pesticides (…) Quand il y aura de vraies décisions grandes et politiques, les habitudes des gens changeront je pense. »

La crise sanitaire a mis en exergue l’intérêt de l’autosuffisance alimentaire et les problèmes de santé engendrés par une mauvaise alimentation.

Pour assurer une sécurité alimentaire et pour que les Polynésiens apprennent à mieux se nourrir dès l’enfance, le Pays a annoncé en juin dernier, un projet de loi pour promouvoir la consommation de produits locaux dans les cantines des établissements scolaires.

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