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Vague de départs du Caillou, la Polynésie comme point de chute

Vague de départs du Caillou, la Polynésie comme point de chute

« Notre pays est en voie de clochardisation. Elle est là, elle est à notre porte », a lancé Philippe Gomès, fondateur du parti non indépendantiste Calédonie ensemble au Congrès.

Les entreprises s’effondrent, les pertes fiscales sont sans précédent et la collectivité en vient à se demander comment les salaires seront payés dans les prochaines semaines.

« Sur les 70 000 salariés du secteur privé, 35 000 d’entre eux sont aujourd’hui susceptibles de perdre leur emploi. 13 000 l’ont déjà perdu et le reste est aujourd’hui en suspens ».

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Pas de doute pour l’élu loyaliste, l’État est au premier rang des responsables. Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a donc adopté à une large majorité une résolution demandant un soutien massif de l’État : soit 500 milliards de Fcfp pour reconstruire le tissu économique.

Mais le contexte a déjà commencé à faire fuir les forces vives. Selon le président de la Polynésie française Moetai Brotherson, « à peu près 200 personnes qui, ces trois derniers mois, ont fait le pas de venir en Polynésie. La plupart, les deux tiers, ce sont des Polynésiens qui étaient installés depuis, on va dire, au maximum 15 ans en Nouvelle-Calédonie, qui ont décidé de revenir. Il y a aussi des Calédoniens qui travaillent dans des groupes qui ont un pied en Polynésie, un pied en Calédonie, qui sont là. Alors, je ne sais pas s’ils sont là de manière temporaire ou si c’est définitif. Et on a quelques entrepreneurs qui se sont manifestés, notamment auprès de la CCISM qui envisagent de faire le pas. »

Cette vague de départ liée au contexte institutionnel, Philip Schyle, lui-même fin connaisseur du Caillou pour être né là-bas, l’avait anticipée en 2021. Alors rapporteur d’une mission d’information de l’assemblée, il avait sollicité l’institut Quidnovia pour enquêter sur « l’émigration potentielle de la Nouvelle-Calédonie vers la Polynésie française ». « J’appréhendais déjà à l’époque que ce qui se passe là-bas ait des conséquences ici en Polynésie française. Ces deux sondages montraient qu’en cas de trouble, il y aurait des départs importants, pas forcément vers la Polynésie, plus vers l’Hexagone, mais une partie pouvait venir ici sur une période de 1 à 3 ans. »

Les résultats de l’étude avaient alors mis en lumière le déplacement éventuel de 216 ménages ayant de la famille au fenua (soit 780 personnes) et de 3000 ménages n’y ayant pas d’attache, soit 9 000 personnes.

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