La décision est tombée comme un couperet le 23 mars, après plusieurs signalements de violence et de rassemblements nocturnes. Depuis, les rayons de spiritueux sont condamnés dans tous les commerces. Un sevrage imposé difficile à accepter dans un contexte de confinement.
« C’est quelque peu paradoxal dans cette période anxiogène de supprimer l’alcool qui est un bon anxiolytique, confie le Dr Didier Lepeytre, médecin au centre d’addictologie. Mais le risque est double. C’est le dérapage des consommations d’une part chez les personnes qui sont déjà dépendantes et, même chez les personnes qui sont non dépendantes, le fait de rester cloître à domicile c’est anxiogène, donc on a un risque aussi de déraper sur des consommations importantes et éventuellement de devenir dépendant alors qu’on ne l’était pas avant. »
Les personnes souffrant d’un alcoolisme aigu sont particulièrement visées. « Lorsqu’on commence à avoir des tremblements ou des sueurs, des angoisses, il y a l’hypertension également, ça peut aller jusqu’à des hallucinations, comme des delirium tremens qu’on voit chez des personnes très dépendantes, poursuit Dr Lepeytre. Donc il ne faut pas en arriver là. Il faut nous contacter dès que ça ne va pas bien. Plutôt éviter d’aller aux urgences et d’encombrer les urgences sur des problèmes que nous pouvons traiter en ville. »
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Le centre d’addictologie rappelle qu’il est justement là pour ça. Et si la personne ne peut pas se déplacer, une ordonnance peut toujours être faxée directement à la pharmacie pour un traitement médicamenteux.
« Nous avons des contacts téléphoniques si nécessaires, un soutien psychologique et éventuellement je reçois les personnes pour leur donner un traitement si nécessaire », appuie le médecin du centre d’addictologie.
Le médecin met en garde contre la consommation d’alcool artisanal ou frelaté, comme le komo.
L’accueil téléphonique des psychologues est joignable au 40.46.00.47.