Au Centre d’enfouissement technique (CET), tout est mis en œuvre pour limiter la pollution. Les déchets ne sont pas versés à même le sol, ils sont placés dans ce qu’on appelle des casiers. Des trous, tapissés d’une géomembrane noire étanche, qui permettent d’éviter que le jus des déchets ne se répande dans les nappes phréatiques. Ce jus hautement toxique que l’on appelle le lixiviat est traité. Les substances toxiques sont solidifiées et retournent dans le casier sous forme de boue. La partie liquide, elle, est filtrée, pour être ensuite rejetée dans la nature. Quant aux gaz toxiques que produisent les déchets, ils sont traités à l’aide d’une « torchère qui permet de brûler ce gaz qui a un fort pouvoir malheureusement de gaz à effet de serre », explique Benoît Layrle, directeur du syndicat Fenua ma. « Le fait de le brûler, on diminue de près de 90 % l’impact sur l’environnement parce que ce qui sort de la cheminée est du gaz avec beaucoup moins d’impact sur le dérèglement climatique. »
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Au bout de la chaîne, on retrouve les déchets non recyclables jetés dans la poubelle verte par erreur. Beaucoup de sacs en plastique et de briques alimentaires, mais aussi des objets qui représentent un réel danger pour les travailleurs. « Les gens ne font pas attention, ils jettent n’importe quoi, déplore Alexis Tehahe, trieur depuis 9 ans. Il y a même des cadavres de chien qui arrivent sur le tapis. Mais le plus dangereux, ce sont les seringues, parce qu’une fois qu’on s’est piqué, je ne sais pas comment on fait… » Les trieurs retrouvent aussi presque chaque jour des fusées de détresse périmées qui causent en moyenne un départ de feu tous les deux jours !
> Et les autres déchets ?
Tous ces déchets recyclables s’en iront vivre leur seconde vie loin de la Polynésie. Il faudra donc beaucoup d’argent et d’émission de carbone pour les revaloriser. Exception faite de deux types de déchets. Les déchets verts : une grande partie des 40 000 tonnes produites chaque année à Tahiti est récupérée puis transformée en compost par la société Technival. Et puis le verre : si vous le jetez dans un point de collecte, il servira comme sous couche dans la construction des bâtiments et il évitera donc de nouvelles extractions dans nos rivières.