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Violences gynécologiques et obstétricales : parlons-en !

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Selon plusieurs études, une femme sur trois redoute l’examen gynécologique. Intrusif, intimidant, il peut faire peur et faire mal. Dans certains cas, ce passage obligé peut être traumatisant, comme pour cette jeune femme qui se rappelle encore son tout premier rendez-vous.

« J’avais besoin d’écoute, j’avais besoin de quelqu’un qui me rassure et qui me dise que ça allait bien se passer, raconte-t-elle. C’était la première fois que je montrais à un inconnu mon intimité. Ce qui ne s’est pas bien passé, c’est que j’avais besoin d’être rassurée, je ne l’ai pas été. Et à côté de ça, le spéculum, il me l’a enfoncé sans me prévenir et quand j’ai expliqué que j’avais mal, on m’a juste dit : ‘Détendez-vous’. Ce qui est difficile à faire quand on est stressée et pas rassurée. Et à côté de ça, comme ça faisait 3 mois que je n’avais pas eu mes règles, mon gynéco m’a dit : ‘Mais c’est dégueulasse à l’intérieur, c’est pas propre, c’est quoi ça !’ Il a vraiment fait des mouvements brusques avec le spéculum, ce qui m’a fait encore plus mal. Et au final, je suis sortie de cette première expérience vraiment pas rassurée et vraiment pas bien. J’ai dû changer de gynécologue après. »

Des paroles, des actes ou encore des comportements injustifiés de la part d’un personnel de santé, c’est ce qu’on appelle des violences gynécologiques et obstétricales. La notion est entrée dans le débat public il y a quelques années seulement. Comme une libération de la parole des femmes entendue par le corps médical.

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« Il y a des actes en effet qui peuvent être vraiment violents et qui à mon sens sont condamnables et qui heureusement ne concernent pas la majorité des médecins, ou des sages-femmes, ou des praticiens qui peuvent prendre en charge les femmes, explique le Dr Teanini Tematahotoa, médecin au Centre de la mère et de l’enfant. Et il y a après l’autre partie, qui sont en effet des paroles ou des gestes qui par le praticien ne sont pas dans l’intention de nuire, mais qui peuvent être ressentis comme négatifs par la patiente. Ces dernières années, dans la formation des médecins, des sages-femmes, il y a vraiment une sensibilisation à cette problématique parce qu’on ne fait pas ce métier pour nuire aux personnes, au contraire on veut les aider. Et puis on n’a pas envie qu’une patiente ne vienne plus consulter pendant plusieurs années parce qu’elle a été traumatisée par un acte. »

S’il ne faut pas généraliser ce type de violence, elles existent bel et bien. Pour les prévenir et redonner confiance, il ne faut pas hésiter à s’exprimer. « Il y a énormément de choses qui peuvent être réparées comme ça, en libérant la parole des femmes », assure le Dr Teanini Tematahotoa.

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