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Voiliers : une situation « explosive », l’association veut rétablir « la vérité »

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Un peu partout, les riverains demandent le départ des voiliers. À Faa’a, un collectif s’est monté, leur reprochant de polluer le lagon. À la Presqu’île, certains plaisanciers se serait fait agresser verbalement par des riverains à bout de nerf.

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Durant le confinement, des voiliers normalement de passage sont restés bloqués sur des zones de mouillage attribuées par le Pays. Le nombre de bateaux a donc momentanément augmenté, attisant la colère. Des voiliers qui sont repartis dès le déconfinement ou sont en train de repartir.

Mais certains éléments ont été omis dans les différents reportages réalisés sur la situation, estime l’association des Voiliers de Polynésie qui explique dans un communiqué que la communauté des plaisanciers a fait l’objet de déversement d’agressivité.

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Sur les réseaux sociaux en effet, des vidéos et commentaires violents ont largement circulé. Sur l’eau, certains plaisanciers ont été menacés de voir leurs chaînes coupées pendant la nuit et donc leur navires, qui sont souvent également leur habitation, partir à la dérive. Certains auraient déposé plainte.

« Sur Tahiti, des débordements graves ainsi que des abus de pouvoir nous ont été rapportés. Des résidents, des associations et même des mairies exercent une pression très forte en menaçant de représailles physiques des plaisanciers qui se sont aventurés à mouiller dans leur droit le plus absolu dans des zones autorisées », avance même l’association. « Les autorités maritimes n’ont elles-mêmes su empêcher ces débordements gravement répréhensibles qui portent atteinte à la liberté de chacun de disposer légalement du domaine maritime public à partir du moment où il en respecte les règles. »

L’association parle d’une situation « explosive dont les autorités vont avoir à supporter les conséquences si la vérité sur la réalité actuelle n’est pas clairement exposée. »

L’association tient à rétablir des « vérités » et à mettre fin aux fantasmes sur la vie supposées des « voileux ».

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Concernant la pollution faites par les voiliers, l’association souligne que « tous les bateaux fabriqués depuis 15 ans sont TOUS équipés de cuves à eaux noires = cuves de rétention qui agissent comme une fosse septique. »
Concernant les eaux grises : « un partenariat avec TIKITEA a été mis en place pour approvisionner les bateaux dès leur arrivée aux Marquises de détergents 100% écologique sans aucun impact sur le lagon. (Tikitea → Emploi local) »

L’association souligne également que selon le rapport des eaux de baignade 2019, « il est incontestable que la pollution du lagon vient de la terre, et à l’endroit où se trouve la plus grande concentration de voiliers, les eaux de baignade sont vertes et bleues ».

Selon le rapport paru la semaine dernière, l’eau du côté de la Presqu’île est de qualité suffisante à excellente. Sauf à Teahupoo, comme à toutes les embouchures de rivière, où elle est jugée impropre à la baignade. Mais pas de voiliers du côtés de Teahupoo et le rapport souligne effectivement : « Les principales causes de pollution sont souvent identifiées et la mise en place de mesures correctives et préventives tels que la collecte et le traitement de l’ensemble des eaux usées des zones urbanisées par la collectivité publique ou encore un traitement des eaux pluviales chargées d’apports terrigènes ou autres polluants avant leur rejet permettrait d’améliorer sensiblement la qualité des eaux de baignade. »

L’association rappelle par ailleurs que « tous les voiliers qui se trouvent sur le territoire ont traversé les océans à la voile et continuent à le faire en Polynésie (Zéro émission de gaz à effet de serre, le même qui est généré par les avions et cargos qui sera à l’origine de la disparition des atolls du Pacifique avec la montée des eaux) » mais aussi que les voiliers « produisent leur propre énergie uniquement avec le soleil et le vent », la plupart étant équipés de panneaux solaires et d’éoliennes.
« Ils produisent leur propre eau douce grâce à un système embarqué de désalinisation. Ils limitent leur production de déchets au maximum (pour un problème de stockage et parce qu’ils n’ont pas accès au système terriens de traitement ou dépotoirs. La plupart des plaisanciers participent largement au nettoyage du lagon au travers d’actions personnelles (photos de ramassage des déchets terrestres flottants par les enfants bateaux ou collective : organisation des clean-up days en coordination avec des associations. » poursuit l’association.

Autre type de pollution reproché aux propriétaires de voiliers : les épaves. Sur ce point, l’association rejoint en partie les riverains : « L’Association ne cesse de dénoncer et d’alerter les pouvoirs publics sur ce problème. Il faut que le pays légifère pour pouvoir intervenir sur les bateaux qui sont abandonnés afin qu’ils soient extraient de l’eau et déconstruit avant qu’il devienne une épave.
Plus de 1400 épaves de voitures ont été récupérées ces dernières années sur la voie publique pour être compactées et envoyées en Nouvelle Zélande. C’est probablement plus de 5000 épaves qui doivent encore être disséminées partout sur le territoire. Pourquoi le territoire n’est aujourd’hui pas capable de légiférer également pour se débarrasser des épaves de bateaux ?« 

« Les plaisanciers sont et seront probablement cette année les seuls touristes que la Polynésie sur lesquels elle peut compter »

Un sujet peu ou pas du tout évoqué selon les propriétaires de voiliers, est ce que rapporte les plaisanciers au fenua. « L’Association des Voiliers en Polynésie a effectué ces derniers jours grâce à son réseau, une étude auprès de plus de 350 plaisanciers afin de déterminer clairement les chiffres de ce que cette forme de tourisme (la seule présente probablement en 2020 sur le territoire) apportait à l’économie du Fenua.
Nous publierons prochainement en détail cette étude jamais réalisée en Polynésie à ce niveau. »

L’association donne cependant quelques chiffres :
« – 72% des plaisanciers actuellement sur le territoire sont de passage et seuls 65% d’entre eux resteront moins d’un an en Polynésie.
Ce qu’il faut comprendre c’est que ces 72% représente un flux touristique donc pas vocation à s’installer en Polynésie.
– En grande majorité, ils vont visiter les 5 archipels (Ils vont dépenser partout en Polynésie, même sur des îles non développées par le tourisme traditionnel).
– Les marinas ne sont qu’un stop, souvent obligé plus ou moins long pour les plaisanciers : 75% d’entre eux dépensent chacun entre 200 000 et 1M par an en marina en Polynésie, mais ils n’ont pas vocation à rester dans une marina puisqu’ils sont pour les ¾ uniquement de passage.

Dépense moyenne d’un plaisancier pendant son séjour en Polynésie :
Dépenses dans l’entretien annuel du bateau : 584 000 Fcfp/an
Dépenses dans la main d’oeuvre locale (prestataires techniques) : 371 000 Fcfp/an
Dépenses en place de marina et Corps-morts : 277 000 Fcfp/an

Dépense moyenne d’un plaisancier pour son quotidien en Polynésie :
Dépenses dans la nourriture/téléphone/internet/essence/… : 171 000 Fcfp/mois
Dépenses dans les loisirs : prestataires touristiques (activités/location voiture/restaurants/… : 92 000 Fcfp/mois
Dépenses dans l’artisanat et les vendeurs ambulants : 26 500 Fcfp/mois
Ce que dépense leur famille et amis étrangers qui viennent les visiter pendant chaque séjour à bord : 275 000 Fcfp

« En conclusion, il apparaît que la plaisance en Polynésie est une ressource essentielle à la Polynésie.
Les plaisanciers sont et seront probablement cette année les seuls touristes que la Polynésie sur lesquels elle peut compter », souligne l’association qui appelle à ne pas « cristalliser un rejet de la population que les plaisanciers reçoivent de façon violente et insupportable. »

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