Inscrite au statut d’autonomie de la Polynésie de 2004, l’organisation d’un référendum local pour chaque projet important figure dans le chapitre consacré à la participation des électeurs à la vie de la collectivité. S’il n’a jamais été utilisé, A here ia Porinetia compte bien s’en servir pour consulter les Polynésiens sur les grands choix de société.
Pour son leader Nuihau Laurey, cet outil de démocratie direct doit être plus utilisé : « Nous souhaitons utiliser ce dispositif utilisé dans beaucoup de pays, analyse-t-il. En Suisse c’est normal, le gouvernement demande chaque année à la population si elle d’accord sur tel ou tel dispositif » .
À chaque référendum son lot de difficulté, notamment en termes démographiques. En effet, la consultation locale nécessite de bien définir le périmètre du peuple concerné. Et l’exemple de nos voisins calédoniens a démontré toute la difficulté de l’exercice.
Pour A here ia Porinieta cependant, le référendum d’autodétermination soumis aux Calédoniens avait une portée bien plus politique. « Dans le cas de la Calédonie, c’est pour le vote d’autodétermination, rappelle Nuihau Laurey. Et là il y avait une vrai question politique » .
Concernant l’emploi local ou le foncier, l’ancien sénateur estime qu’il faudrait « des dispositions qui permettent une certaine protection, et donc la définition d’une citoyenneté et des conditions de résidence pour faciliter l’accès à la propriété et l’occupation des emplois locaux. Que ce soit 5, 10 ou 15 ans, l’utilisation du référendum peut aussi être envisagée ».
L’outil permettrait selon A here ia Porinetia de regagner la confiance des électeurs. Le partiest prêt à l’utiliser, et ce peu importe le coût d’un tel scrutin : « On voit que sur de nombreux sujets, la population est opposée aux choix du gouvernement, poursuit Nuihau Laurey. Si on veut réconcilier la population avec ses élus et faire en sorte que les gens participent aux élections, c’est avec ce type de référendum, pour aboutir à une démocratie plus participative, qu’on va y parvenir. Et si cela à un coût, il sera sommes toute limitée compte tenu des bienfaits qu’on peut attendre » .
À noter toutefois que, le lendemain de l’adoption d’une loi de Pays, le Haut-commissaire peut également décider de saisir le Conseil d’État, qui a le dernier mot en la matière.