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Le va’a se fraye un passage aux JO via… le Maroc

La fédération polynésienne de va’a et la communauté de communes Tereheamanu s’unissent pour développer dans le sud de Tahiti un programme de « cohésion sociale par le sport pour la paix ». Une valeur olympienne qui doit servir d’appuis au va’a pour prétendre un jour au programme des JO. (Archives TNTV)

Le va’a se fraye un passage aux JO via… le Maroc

Une pirogue rouge sur des vagues bleues, auréolée de rayons de soleil. « Le va’a, ce n’est pas seulement Hawaiki nui, c’est un symbole d’unité qu’on retrouve sur l’emblème de la Polynésie » a rappelé le président de la communauté de communes Tereheamanu, Tearii Alpha. Parfait pour véhiculer les valeurs olympiques qui placent le sport au service de la cohésion sociale.

C’est donc autour de cette cohésion sociale que la com-com du sud de Tahiti et la fédération tahitienne de va’a veulent développer leur projet : faire du va’a une discipline olympique. « L’objectif c’est d’étendre cette discipline ici, mais aussi à l’international. C’est à travers ce programme de cohésion que le va’a va contribuer à développer des compétences et des aptitudes qui se rapprochent de celles de la charte olympique » argumente le porteur du projet, Jean-Pierre Beaury.

Les prétentions du va’a à faire partie des épreuves des JO ne datent pas d’hier rappelle celui qui a déjà défendu ce dossier au début des années 2010. Alors ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-Pierre Beaury avait fait du lobbying auprès du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et de la ministre des Sports, Chantal Jouanno, qui s’y était montrée « extrêmement favorable au regard du nombre de médailles que les Polynésiens pourraient ramener ».

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Mais le chemin vers le programme olympique est loin d’être simple. Pour y prétendre, il faut que la fédération internationale de la discipline en question puisse compter sur l’affiliation d’au moins 80 pays. Or, aujourd’hui, le va’a n’en compte que 32. Pas de quoi décourager Jean-Pierre Beaury qui voit d’autres portes d’entrée vers l’olympisme. À commencer par la conquête de l’Afrique, seul continent où le va’a n’est pas présent comme un sport.

« Nous avons des soutiens de poids au sein du CIO »

Charles Villierme

« C’est le 5e anneau, et c’est l’une des composantes importantes de la stratégie pour aller vers le va’a » sourit le porteur du projet. « Mais pour chaque anneau, il faudra une confédération internationale du va’a ». C’est là que l’ancien président de la fédération internationale de va’a, Charles Villierme, intervient. Celui qui a réussi à intégrer le va’a aux jeux paralympiques de Rio en 2016 apporte son expertise et surtout son réseau de contacts.

« La fédération tahitienne de va’a va faire le nécessaire pour rejoindre les critères de l’olympisme, en parallèle, nous avons des contacts et des soutiens de poids au sein du CIO, c’est ce qui me fait dire qu’on peut faire aboutir le projet. Le président de Paris 2024, c’est d’ailleurs un grand copain » souligne Charles Villierme.

Sur le continent africain, c’est au Maroc que le va’a compte s’implanter. D’abord parce que le va’a est présent là-bas, mais au rang de loisir. Mais aussi parce que l’organisation peut compter sur un contact clé au sein de l’Association des Olympiens : le skieur franco-marocain, Samir Azzimani. Une association créée par Joël Bouzou, qui est également président de la fondation Peace and Sport, basée dans la principauté de Monaco. Lui aussi contact-clé, ce dernier a montré un grand intérêt pour le projet polynésien. « Il nous a dédié une collaboratrice qui est son assistante de direction et il attend un dossier complet » révèle le porteur du projet. Un dossier avec un volet développement économique que Jean-Pierre Beaury et la fédération polynésienne de va’a comptent bien apporter début décembre à Monaco pour le prochain rendez-vous de la fondation Peace and Sport.

« Ce que nous voulons, c’est un développement économique par le va’a à commencer par la com-com Tereheamanu, et de transposer ensuite ce modèle au Maroc avec des accords économiques. C’est un challenge pour le pays et ça permet de travailler aussi notre image sur le plan touristique », poursuit Jean-Pierre Beaury. Le porteur de projet évoque d’ores et déjà un projet de jumelage entre les communes de Tereheamanu et des villes côtières du Maroc, comme Rabat.

Le choix des communes du sud de l’île, berceaux du Va’a, n’a d’ailleurs rien d’anodin. « Nous avons reconnu que les clubs qui ont marqué l’histoire du va’a et qui ont porté la création des fédérations depuis 50 ans maintenant sont originaires de ces communes » argumente Tearii Alpha. « C’est naturel pour nous de soutenir l’histoire de notre fédération, de raviver le va’a dans nos communes et créer l’unité par le va’a ».

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