Ils sont une trentaine, férus de ballon rond et issus de différents clubs de Tahiti et Moorea. Tous n’ont qu’une ambition : percer dans le monde du football mais sans quitter les études : « Ça fait déjà un an que je suis en section et j’aimerai continuer. On a plus de 2 heures de sport, il y a les copains, on fait beaucoup de football. (…) J’essaie de faire de mon mieux, ça va je m’en sors. C’est très important l’école », nous dit le jeune Manatea Lucas.
Pour intégrer la structure, les candidats sont triés sur le volet. Sur le terrain, ils sont évalués par les éducateurs sur des compétences physiques, techniques et aussi sur le comportement, comme l’explique Tetiamana Marmouyet, capitaine de l’AS Tefana : « Aujourd’hui on fait le recrutement pour les lycées donc les élèves qui sont en 3e et qui passent en Seconde (…) Ces tests concernent tout ce qui concerne le football c’est-à-dire les tests techniques, physiques et le jeu, leur comportement dans le jeu. (…) Ce ne sont pas que des joueurs de Tefana. L’idée de mettre les maillots aujourd’hui c’est pour que les coachs qui sont là voient sur quels joueurs ils doivent prendre des renseignements. Donc ils ont un numéro derrière le dos et l’idée en fait c’est de ne pas faire attention au maillot mais juste au numéro au dos de leur maillot. »
« faire une élite au niveau local (…) et amener les élèves le plus haut possible de leur potentiel scolaire«
Mickael Roche
Après avoir rempli leurs fiches de renseignement, ils devront passer l’ultime épreuve : un entretien avec le professeur et l’éducateur. L’élève devra convaincre par ses motivations. « L’objectif est de faire une élite au niveau local par rapport au potentiel des joueurs qu’on a mais il est également d’amener les élèves le plus haut possible de leur potentiel scolaire donc si au niveau scolaire ça ne peut pas suivre le rythme, on ne cherchera pas à mettre l’enfant en difficulté parce que ça augmente le volume par semaine pour l’élève, c’est une charge de travail qu’il faut supporter, c’est une organisation qu’il faut adapter parce qu’au-delà des entraînements section il y a les entraînements club qu’il faut maintenir donc les critères qu’on donne pour la poursuite d’une section sportive font que certaines élèves ne rentrent pas dans le cadre. Ce n’est pas parce qu’on ne rentre pas en section qu’on n’est pas un bon sportif, un bon footballeur ou un bon élève. C’est qu’il y a cet équilibre à trouver et nous on est là pour aider à trouver un juste milieu entre ces deux domaines, explique Mickael Roche, professeur d’EPS. On va déterminer quel est le projet de l’élève et sa motivation, s’il va être capable de supporter les contraintes scolaires, les contraintes sportives. (…) S’il n’a pas d’objectif particulier l’élève, c’est difficile de lui donner une direction. »
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L’AS Tefana a mis en place cette section réservée aux espoirs depuis 2012. Aujourd’hui 6 jeunes issus de cette structure évoluent dans des clubs Européens, 4 en France et 2 au Pays de Galles. Vaihei Samin est issue de cette section. Aujourd’hui, elle évolue au FC Fleury 91 et entraîne les U11 en métropole. Elle a également reçu une proposition : « J’ai eu plus de performances grâce aux entraînements supplémentaires que j’ai eu avec la section. Maintenant ça fait 5 ans que je joue en France. Au début je jouait avec les jeunes de mon âge et là cette année j’ai eu plus d’opportunités : j’ai pu faire quelques entraînements avec les pros et là j’ai eu une offre de mon coach, un cadeau. Je vais reprendre cette année avec les pros et si ça se passe bien, je m’entraînerai avec eux toute la saison. (…) à mon époque on était que 10 ou 15 à vouloir entrer en section sportive et là ils sont 32. Franchement ça fait plaisir. »