Tous étaient là spécialement pour les 70 petits nageurs des clubs de Tahiti, la vingtaine d’enfants du village SOS de Papara et les 45 enfants du Pisan, le programme d’insertion social destiné aux enfants des quartiers prioritaires de Mahina, Faaa et Punaauia.
Françoise Clairefond, assistante administrative et référent du Pisan à la Fédération Tahitienne de Natation, nous explique ce qu’est le Pisan. « Le Pisan est un programme d’insertion social par les activités de la natation qui est destiné aux quartiers prioritaires des communes associées au contrat de ville. (…) Le Pisan est un programme qui se déroule au mois de juillet durant les grandes vacances sur les piscines de Pater et de Taina, qui sont mises gracieusement à la disposition de la fédération. (…) »
Le programme du Pisan se déroule ainsi. Durant dix jours de stage, les enfants ont une heure et demie de natation à la piscine où ils apprennent les rudiments de la natation et à vivre ensemble.
Ce samedi est un jour particulier pour les enfants. « Comme les nageurs olympiques sont sur le fenua, invités par la fédération, nous avons voulu faire profiter les enfants de leur présence ». Et les enfants en profite. Agglutinés en grappe autour des champions, ils boivent leur parole, des étoiles plein les yeux. Voir en vrai ceux qu’ils ne pouvaient qu’admirer par écran interposé.
Les quatre ateliers mis en place par la fédération étaient pris d’assaut par les enfants. Imaginez…. Apprendre la nage papillon avec Sarah Sjtröm et Frédérick Bousquet, la brasse avec Stéphane Debaere et Giacomo Perez Dortona, le dos avec Florent Manaudou, Camille Lacourt et Nathalie Coughlin et enfin le crawl avec Grégory Mallet et Femke Heemskerk, il y a de quoi être dans tous ses états.
Mais l’organisation de cette manifestation sur cette plage VAIAVA du PK 18 à Punaauia n’est pas anodine car avec seulement quatre piscines disponibles, Pater, Taina, Tipaerui et La Mennais, la fédération Tahitienne de Natation cherche à développer, la pratique de la nage en eau libre.
Vadim Toumaniantz, secrétaire général de la fédération tahitienne de natation précise « Nous cherchons à développer l’usage du lagon pour promouvoir la nage en eau libre. On a un vrai potentiel et le lagon est sous utilisé pour la nage sportive ». La natation en piscine et eau libre diffèrent. En piscine, point de courant, ni remous. Dans le lagon, si l’on est un peu plus porté par l’eau de mer à cause de la densité du sel, on subit les remous, les clapots et le vent.
« La natation en eau libre permet aussi d’éviter de construire des piscines, pas d’occupation de terrain, pas d’entretien et on a la vue… » argumente Vadim Toumaniantz. Poursuivant, « Développer des bassins de natation c’est quasiment impossible, alors que le lagon est pour l’instant disponible pour ce type d’activité. Même si l’idéal serait d’avoir une surveillance et un certain nombre d’équipement de sécurité à proximité. IL faudrait développer ce type d’activité sous l’égide des clubs et ne partenariat avec les communes » conclut-il.
En attendant de pouvoir rivaliser avec les Manaudou, Lacourt et consort, rendez-vous est donné pour demain à la pointe Vénus à Mahina, où le public est convié à venir rencontrer la crême de la natation mondiale.