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Teiva Jacquelain : « L’objectif, c’est de reprendre ma carrière »

Joueur professionnel pour l'Aviron bayonnais mais aussi au sein de l’Equipe de France de rugby à 7, Teiva Jacquelain était l’invité du journal de TNTV, ce dimanche soir. (Crédit: TNTV)

TNTV : Vous avez été joueur professionnel de rugby, notamment au sein de l’Aviron bayonnais, une grosse équipe du top 14, la division la plus importante du rugby français. Vous avez également été retenu dans l’équipe de France de rugby à 7 avec 37 sélections en tout. Mais en 2022, vous vous êtes gravement blessé au genou, ce qui vous a obligé à suspendre votre carrière sportive. Aujourd’hui, où en êtes-vous ?

Teiva Jacquelain : « Je suis rarement blessé, mais quand je me blesse, ce n’est jamais à moitié. Je savais que j’en aurais pour pas mal de temps. Malgré tout, ces derniers temps, je franchis des paliers qui sont plutôt positifs. J’essaie de garder patience parce que, par exemple, quand je m’occupe du club, j’ai les pieds qui tremblent. J’ai envie de courir avec eux, mais j’essaie de garder patience et de construire pour mon avenir, parce que l’objectif c’est de bien me retaper à 100% et de reprendre le cours de ma carrière ».

TNTV : Vous gardez donc espoir de rechausser les crampons chez les pros ? 

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Teiva Jacquelain : « Oui, tout à fait. C’est un objectif. Tous les jours, je m’entraîne un peu dans mon coin, même si je suis livré à moi-même. Je garde une certaine discipline qui est en moi et que j’ai appris à avoir. L’objectif, c’est de retrouver ma forme et de reprendre ma carrière ». 

TNTV : Quel est le rythme de vie d’un joueur professionnel ?

Teiva Jacquelain : « Quand tu es professionnel, tu n’as le temps de rien faire d’autre que ça. C’est ton métier à part entière. On est vraiment dans une bulle entre nous. Du matin jusqu’au soir. On a le petit déjeuner ensemble. Le repas est contrôlé par le club. Ensuite, on a un petit réveil musculaire. On a un retour vidéo du match du week-end. Ensuite, on sépare un peu le groupe en deux, les avants et les trois quarts. On travaille sur les skills, sur ce qu’on a manqué ou sur ce dont on a besoin. Ensuite, il y a la pause du midi. Pareil, on mange ensemble. On reprend comme ça l’après-midi où on travaille cette fois-là en groupe. On est à peu près dans les clubs pros est entre 40 et 50 joueurs. À la fin, on a la récupération. On a des bains froids et des bains chauds mis à disposition. On a des séances kiné pour la récupération. On rentre à la maison bien fatigué. En général, on ne traîne pas pour aller au lit. Le temps passe très vite. On n’a pas vraiment de jour de repos ou de week-end, de jour férié. On est toujours au stade. Même si on ne joue pas, qu’on n’est pas sélectionnés le week-end sur la feuille de match, on a du travail avec les sponsors du club. On a toujours des missions à accomplir ». 

TNTV : Revenons sur un moment de votre carrière. En 2020, lors d’une tournée à Los Angeles de l’Équipe de France, vous avez marqué un essai face aux All Blacks. Comment avez-vous vécu ce moment ?

Teiva Jacquelain : « On voit que je coupe ma course sur Stephen Parez. Il a vu qu’ils sont serrés sur moi, donc il a pris l’extérieur. Ensuite, Ethan Dumortier fait un beau travail. J’arrive à finir l’action. C’est un beau souvenir quand je vois ces images-là. C’était avant le Covid. Contre l’équipe des All Blacks, on sait tous que ce sont un peu les champions du rugby. Ça reste une fierté.

D’autant plus qu’il y avait l’équipe du Papeete rugby qui était dans les tribunes. C’était une première pour moi d’avoir une équipe locale et des copains de Tahiti dans les tribunes ». 

TNTV : Connaissiez-vous certains des joueurs néo-zélandais ?

Teiva Jacquelain : « Je viens de voir que, quand je reviens à l’intérieur pour aller dans l’en-but, il y a Clark qui joue avec les All Blacks tous les week-ends en rugby à 15. Il va jouer contre l’équipe de France la semaine prochaine normalement ». 

TNTV : Le mois dernier s’est disputé le tournoi du Papeete International Seven. On a pu constater qu’il y a encore un fossé entre le niveau local et international. Que doit-on faire pour faire évoluer l’ovalie en Polynésie française ? 

Teiva Jacquelain : « Le fossé, il y en a un. On en est tous conscients. Mais je pense que ce qui va nous faire progresser, c’est justement ces rencontres-là, avec des équipes extérieures : voyager, échanger avec des gens, des joueurs ou des coaches d’expérience. Si on arrive à avoir ces échanges-là, et vraiment pratiquer…. On a eu une belle rencontre samedi pour le Championnat à 7. Le fait que ce soit serré jusqu’à la fin contre Paea, ça fait grandir les équipes. Le CPP avec Gilles Lafitte, ils sont partis en Nouvelle-Zélande dans ce cadre-là pour des rencontres et un échange culturel. Les féminines sont parties aux Fidji en stage. Il n’y a que par ces échanges-là qu’on peut grandir. Je pense que Wallis l’a très bien compris, parce qu’aujourd’hui, l’équipe de France est composée de nombreux joueurs wallisiens. Mon message, il est là : on a aussi notre place en tant que Tahitiens dans cette discipline. Plus que jamais, puisqu’il y a beaucoup de recherches de profils polynésiens. Je pense que c’est un des rares sports où c’est le cas ». 

TNTV : Les Oceania de rugby à 7 se disputeront les 7 et 8 décembre aux îles Salomon. La sélection tahitienne y participera. Serez-vous du voyage ? 

Teiva Jacquelain : « Malheureusement non, du fait de ma blessure, comme je suis en accident de travail. Mais par contre, je serai présent aux entraînements pour apporter mon expérience et ce que je peux transmettre aux jeunes qui partiront représenter Tahiti qui auront cette chance, parce que c’est une vraie chance ».

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