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Décès d’une fillette après la chute d’une cage de but : le président d’Excelsior renvoyé devant le tribunal

Le drame s’était produit le 9 octobre 2020, sur le stade de football d’Excelsior dans le quartier de la Mission à Papeete. (Photo d'illustration/TNTV)

Le drame s’était produit le 9 octobre 2020, sur le stade de football d’Excelsior dans le quartier de la Mission à Papeete. La petite fille avait perdu la vie alors qu’elle se balançait sur une cage de but. La structure, sur laquelle jouaient régulièrement des enfants, était tombée à terre, écrasant le thorax de la jeune victime qui était décédée à l’arrivée des secours.

Le mois dernier, le juge d’instruction chargé de l’enquête a rendu son ordonnance de renvoi. Le magistrat demande la tenue d’un procès devant le tribunal correctionnel à l’encontre du président de l’AS Excelsior et du club sportif lui-même en tant que personne morale pour « homicide involontaire par violation d’une obligation de sécurité ».

Selon le document que TNTV a pu consulter, le représentant du « distributeur agréé pour la Jeunesse et les Sports » a estimé que « la cage du but en cause (…) n’était pas homologuée, ni aux normes, de manufacture ancienne, sans contrepoids contre le risque de chute en avant puisque la barre transversale arrière était rompue à une extrémité, suite à la rupture d’une soudure ». La structure avait été construite en 1975.

Un expert mandaté par la justice a également conclu que « la cage en cause n’était pas conforme aux lois et règlements applicables en Polynésie française ». « Selon lui, l’AS Excelsior n’avait respecté ni les règlements de la FTF, ni ceux de la FFF, relatifs aux règles de sécurité ». En outre, l’AS Excelsior « n’avait plus souscrit d’assurance depuis 2017 pour des raisons financières ».

Pour le juge d’instruction, « l’absence d’arrimage » et de « contrepoids » de la cage de but « ont permis le basculement de l’équipement sous l’effet des mouvements de balançoire impulsés par l’enfant », ce qui a conduit à son tragique décès. Selon un témoin, un « accident identique » s’était en outre déjà produit en « 1998-1999 ».

Ni « encrage », ni « contrepoids »

« Il était donc particulièrement imprudent et négligent pour la personne morale -L’AS Excelsior, Ndlr- de mettre à disposition du public de l’association (…) des cages de but amovibles dépourvues d’ancrage permanent et de contrepoids efficients, même en dehors des périodes de match et d’entraînement », estime le magistrat instructeur.

Des griefs également faits au président de l’AS Excelsior à qui il « incombait, soit de condamner l’utilisation de ces équipements », soit de « réévaluer les cotisations pour financer un programme d’achat de nouvelles cages de but ».

Lors de son audition en juin 2022, l’intéressé, qui exerce à titre bénévole, avait déclaré qu’il avait fait une « demande de subventions pour changer les buts depuis trois ans », « sans succès puisqu’il n’y avait plus de crédit pour l’acquisition des équipements ».

Un procès devrait donc se tenir dans les prochaines semaines, ou mois, devant le tribunal correctionnel. Pour l’heure, aucune date d’audiencement n’a été arrêtée.

Au cours de l’instruction du dossier, les parents de la jeune victime ont, eux, indiqué qu’ils ne souhaitaient pas qu’un procès soit organisé, et n’entendaient pas se constituer partie civile.

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