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En commission des finances, le Tavini désavoue la politique du gouvernement Brotherson

La commission des Finances de l'Assemblée s’est réunie ce mardi pour débattre autour des mesures fiscales présentées par le gouvernement et le ministre de l'Économie Tevaiti Pomare (Crédit Photo : TNTV)

Tevaiti Pomare ne s’attendait certainement pas à un tel scenario, ce matin, au démarrage de la commission des finances à l’Assemblée de la Polynésie française (APF). Si le ministre de l’Économie, venu présenter une série de mesures fiscales, s’est frotté aux critiques (attendues) de l’opposition, il s’est aussi fait désavouer par son propre camp politique.

Le Tavini Huiraatira, visiblement divisé sur le sujet fiscal, avait en effet déposé deux amendements au projet de loi – composé de 27 articles – dans la matinée. Et coup de théâtre, en début d’après-midi, la commission se prononçait contre l’article 1er sur la contribution de solidarité concernant les patrimoines immobiliers… à l’unanimité. « La majorité n’est pas d’accord avec le ministre, assène Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura Huiraatira. Le Tapura n’a pas déposé le moindre amendement, se contentant d’attendre les explications de l’exécutif. On avait senti ce qui allait se passer aujourd’hui, il manquait des éléments, ne serait-ce que le chiffrage du besoin de financement. Au dernier moment, le ministre nous a avoué qu’il y avait besoin de 11 milliards de Fcfp, dont plus de 9 milliards pour le financement de la PSG. À travers la contribution qui est proposée, ce serait le domaine touristique qui serait le plus touché à partir du moment où les hôtels sont propriétaires » . Selon l’élue Tapura, ils auraient contribué à hauteur de 1 milliard de Fcfp si le texte était passé.

Le Medef pointe également du doigt la baisse des taux de crédits d’impôts sur les investissements dans le secteur. « C’est plus qu’un frein. C’est d’autant plus incompréhensible dans un contexte où on avait une croissance économique et des retombées fiscales dont on voyait bien qu’elles étaient florissantes » , déplore la vice-présidente du Medef en charge de la commission fiscale, Florence Darnon.

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Le 4ᵉ article sur les véhicules hybrides et électriques subissait le même sort que le 1er, rejeté à l’unanimité par la commission.

« Un clivage entre le ministre et l’économie elle-même »

Pour sa part, A Here ia Porinetia a déposé 13 amendements, dont un portant sur l’article 7 et la fiscalité pour les primo-acquérants d’immeubles bâtis ou de terrains à bâtir. Et c’est le texte modifié par Nuihau Laurey qui a remporté l’adhésion des membres de la commission.

« Le gouvernement nous dit qu’il veut lutter contre la cherté de la vie et met en place des mesures de suppression d’exonérations sur les matériaux de construction, les véhicules hybrides, les véhicules électriques… et ne contribue pas à faire baisse les prix, mais au contraire, à les augmenter » , lance ce dernier, représentant non-inscrit à l’Assemblée de la Polynésie française.

Incisif et lui-même ancien ministre de l’Économie, Nuihau Laurey tacle directement l’actuel chef du ministère. « J’ai l’impression qu’il y a un clivage du Tavini par rapport au ministre de l’Économie, et même un clivage entre le ministre et l’économie elle-même, charge-t-il. Il n’y a pas de concertation avec les acteurs économiques parce qu’on a peur de l’avis opposé des gens que l’on consulte » .

Sollicitée, la majorité a fait profil bas et a décliné toutes les demandes d’interviews. En fin d’après-midi, seule la moitié des articles avait été passée en revue.

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