Elles faisaient de 12 cm à plus de 15 cm dans les années 2000. Un temps révolu : aujourd’hui, les nacres peinent à atteindre 12 cm de diamètre. Plus petites et moins épaisses – donc plus fragiles – , elles rendent le travail des artisans nacriers plus difficile.
Un constat indiscutable selon Temana Prokop, co-gérant de l’atelier du même nom. « La nacre, on ne la laisse pas brute. On vient décaper le dessus, ce qui affine déjà la coquille. Ensuite, on doit y mettre des gravures, faire des bas-reliefs, donc on arrive tout de suite sur des épaisseurs super fines, explique-t-il. Si la nacre qui arrive est déjà fine, on ne peut pas travailler de manière correcte et fournir des pièces de qualité » , soupire-t-il.
Pour pallier cette insuffisance, lui et d’autres artisans nacriers ont une idée : maintenir en vie les huîtres perlières après extraction de perle, pour qu’elles poursuivent leur croissance. Une opération qui impliquedes coûts supplémentaires difficiles à supporter sans le soutien du Pays, qui rappelle que les fermes perlières sont « d’abord et avant tout des entreprises » . « Si on veut les inciter, il va falloir les accompagner, pose la ministre en charge de l’Artisanat Nahema Temarii. Donc ça, ce serait une option. Il faut savoir qu’on a 1600 tonnes par an de nacre qui sont exportées en Asie. Donc il y a peut-être quelque chose à travailler, un consensus à trouver entre les perliculteurs et les nacriers de manière générale pour que dans ces 1600 tonnes, on ait une petite partie de ces nacres, qui correspondent aux besoins des nacriers, qui restent chez nous » , conclut-elle.
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Troisième solution avancée, le développement d’une économie sociale et solidaire autour de la nacre, consistant en la mise en place de fermes de culture de nacres non destinées à la production de perles qui proposeront d’une part des nacres de bonne taille et d’autre part des prix à la revente attractifs.
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Cette première étape laisserait du temps pour la mise en place d’une culture de nacre non destinée à la production de perles. De quoi produire de plus belles pièces et donc, de revenir à des prix attractifs.