Le gouvernement central l’avait annoncé début janvier, c’est désormais officiel. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a signé aujourd’hui « un accord (…) qui permet de recourir à la Médiation du crédit pour réaménager les PGE des petites entreprises qui peuvent éprouver des difficultés de remboursement particulièrement importantes ». Les entreprises en difficulté et dont le montant du prêt serait inférieur à 6 millions de Fcfp (50 000 euros), pourront dorénavant « saisir la Médiation du crédit » et « demander un étalement de leur prêt au-delà des 6 ans, jusqu’à 10 ans, de manière gratuite et confidentielle » indique le locataire de Bercy.
En Polynésie, la Médiation du crédit, est représentée par l’IEOM, point d’entrée de l’examen « au cas par cas » des demandes de restructuration de PGE. Ces prêts garantis par l’Etat représentent en Polynésie un encourt global de 55 milliards de Fcfp, répartis sur 969 entreprises bénéficiaires, dont 624 très petites entreprises (TPE), soit un encours de 11%. « Ce sont elles qui seront potentiellement visées par l’accord » indique le directeur de l’IEOM, Fabrice Dufresne. Mais pas seulement. Si les TPE sont plus vulnérables, le spectre des entreprises potentiellement touchées est plus large. Car si près de 65% des entreprises ont opté pour une durée d’amortissement sur 5 ans et commencé à rembourser leur PGE dès 2021, ceux qui ont opté pour un remboursement entre 1 et 4 ans (soit 36 %) ont plus de chances de rencontrer des difficultés à honorer des mensualités forcément plus lourdes, sur une durée aussi courte. En moyenne, un tiers des entreprises bénéficiaires de PGE seraient donc visées.
L’IEOM rappelle cependant que le dispositif d’aménagement de la durée des PGE ne sera pas forcément automatique. Au contraire, il sera conditionné à un certain nombre de critères qui feront l’objet d’une communication prochainement. Pour les entreprises cibles, la nouvelle est donc à double tranchant. « Au regard de la réglementation bancaire, ces restructurations sont susceptibles d’entraîner des conséquences défavorables pour l’entreprise » met en garde Fabrice Dufresne. En l’occurrence, les entreprises concernées par une restructuration pourront difficilement contracter d’autres crédits auprès des banques pendant la durée du remboursement.
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