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La colère monte à l’hôpital de Uturoa

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C’est la goutte qui fait déborder le vase. En février dernier, l’équipe médicale de l’hôpital de Uturoa s’était mise en grève pour dénoncer une situation alarmante. Depuis le mois de juin, elle sollicite l’aide du Pays et de son ministère, mais en vain. « Nous n’avons aujourd’hui aucune réponse du ministère vis-à-vis de ces moyens supplémentaires qui sont importants, déclare Philippe Dubois, représentant syndical CSTPFO. Ce sont 4 postes infirmiers qui manquent, 3 postes d’agents des services hospitaliers, et un poste de cadre. Ce sont les postes urgents à recruter. »

Les travailleurs de la santé font preuve d’un dévouement exceptionnel, mais la fatigue accumulée et les inquiétudes concernant leur sécurité n’ont fait qu’amplifier leurs revendications légitimes. « Ça a beaucoup de répercussions parce qu’on nous demande, sur nos jours de repos, de venir remplacer nos collègues. Nous n’avons plus de repos« , confie Sandra Mugnier, auxiliaire de santé.

Pour Barbara Villerius, infirmière en chirurgie, « le manque d’effectifs entraine des difficultés physiques. Le travail est plus dur, il y a des troubles musculo-squelettiques et des souffrances physiques, c’est-à-dire qu’on est débordés, en épuisement, en burn out, ça, c’est par rapport à la quantité de travail. »

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De plus, de nombreuses heures supplémentaires restent impayées, et l’ouverture des 15 postes demandés reste en suspens. L’équipe médicale craint surtout que cette situation mette en péril la qualité des soins. « On leur demande d’un côté de faire des heures supplémentaires pour que le service fonctionne, et d’un autre côté on ne les paie pas, lance Philippe Dubois. Aujourd’hui, la colère monte de plus en plus. »

« C’est fatiguant dans le sens où dans notre travail, on ne peut plus apporter de soins de qualité par rapport aux besoins des patients« , regrette Sandra Mugnier.

Raiatea aspire à un avenir meilleur pour son système de santé. Cependant, si la situation continue de se détériorer, une nouvelle grève à l’hôpital d’Uturoa pourrait devenir inévitable. Le représentant syndical CSTPFO dit même être prêt à entamer une action en justice.

Une délégation de représentant syndical était invitée à rencontrer le ministre de la Santé mercredi après-midi.

« On veut pérenniser les postes »

Cédric Mercadal, ministre de la Santé

« Il existe une pénurie mondiale de professionnels de santé », a rappelé Cédric Mercadal, invité sur le plateau de Tahiti Nui Télévision dans la soirée. Mais la problématique locale est autre : « Il faut permettre à nos postes de rester attractifs dans les îles. (…) On a une vraie difficulté de terrain pour le recrutement, pour pouvoir les garder sur le territoire, les inciter à rester. On a une politique de backpackers. On a des gens qui viennent ici, font quelques mois et repartent. On veut pérenniser les postes. On travaille sur la refonte du statut des professionnels de santé hispitaliers dans le cadre des travaux que je mène avec Vannina Crolas pour améliorer leurs conditions de travail. On a fait une deuxième chose importante, c’est qu’on a fait en sorte de pouvoir favoriser les postes dans les iles pour faire un soin de proximité. »

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