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La touriste arnaqueuse aurait aussi fait de nombreuses victimes en métropole

Sarah réside en région parisienne. Et cette quinquagénaire a bondi à la lecture de notre article consacré à l’arnaqueuse présumée interpellée par les gendarmes en début de semaine. Car elle aussi assure avoir fait les frais de cette jeune femme de 24 ans, comme d’autres particuliers avec qui elle est en contact.

Sarah dit avoir rencontré la mise en cause par l’intermédiaire de sa jeune nièce qui avait passé un séjour avec celle-ci aux Maldives. Toutes deux étaient entrées en contact via une page intitulée « Copines de voyage » qui propose aux utilisatrices de partir « avec une inconnue ».

L’escroc supposé prétendait qu’elle devait voyager avec une amie mais que cette dernière avait eu un accident peu de temps avant le départ. « Pour ma nièce, le voyage s’est très bien déroulé, il n’y a eu aucun souci », explique Sarah.

Mise en confiance, cette dernière a donc pris attache avec la jeune femme qui, cette fois, s’est présentée comme salariée d’une agence de voyages, assurant qu’elle pouvait proposer des tarifs défiant toute concurrence. Sarah a, selon ses dires, avancé la somme de 900 000 francs pour un séjour en famille à l’île Maurice, en juillet dernier.

« Pendant 2 mois, on a eu des échanges normaux. Je la trouvais très bien. Juste avant le départ, j’ai appelé Air Mauritius et l’hôtel. Tout était ok. Mais en arrivant à l’aéroport, on a été recalés à l’embarquement car la carte bancaire avait été rejetée (…) En fait, elle avait fait toutes les réservations à la dernière minute. Elle a joué sur les délais des banques », témoigne Sarah qui fait de ses déboires « une affaire de principes ».

Elle s’est donc retroussé les manches pour obtenir des informations sur la jeune femme, notamment en diffusant des appels à témoins sur les réseaux sociaux. Elle a pu de la sorte entrer en contact avec d’autres victimes présumées : « J’étais en ligne ce matin avec un monsieur qui habite au Canada. Il a fait un voyage avec elle et elle lui doit 180 000 francs. Un autre est parti en Égypte. Depuis, l’hôtel ne cesse de l’appeler car la carte bancaire a été rejetée (…) Je connais 4 personnes qui ont déposé plainte, mais d’autres n’ont pas voulu donner suite ».

« C’est un peu aussi une pyramide de Ponzi car pour certains, tout a été ok (…) En métropole, il y a beaucoup de victimes. Il ne s’agit pas d’une petite escroquerie », souffle encore Sarah. La quinquagénaire s’inquiète aussi d’une possible « usurpation d’identité », la jeune femme ayant la copie de son passeport.

« J’ai du mal à obtenir une réponse pénale, ici, en métropole »

Me Belinda-Nancy Maher, avocate au barreau de l’Essonne.

Sarah indique aussi être en contact avec la jeune femme qui accompagnait la mise en cause lors de son actuel séjour au fenua. « Encore une fois, elle lui a dit qu’elle devait partir avec une copine en Polynésie mais que celle-ci avait eu un accident.  La jeune fille a payé son billet d’avion et elle devait rembourser les frais d’hébergement à son retour. Elle a été entendue par les gendarmes et a été disculpée. Ils ont vu qu’elle aussi était une victime », assure Sarah.

« Je suis en colère. Elle est très loin d’en être à son coup d’essai et ça continue », fulmine la quinquagénaire qui, avec son avocate, a adressé un courrier à la gendarmerie de Polynésie pour lui faire part de la situation.

Me Belinda-Nancy Maher, que TNTV a également contactée, explique avoir déposé plainte auprès du procureur de la République de Marseille. « À ce jour, il ne s’est rien passé. Je trouve cela déplorable », regrette la robe noire.

« J’ai du mal à obtenir une réponse pénale, ici, en métropole. Je souhaiterais qu’il y ait une jonction des procédures pour que ma cliente puisse aussi se porter partie civile. C’était le voyage de leur rêve, 4 ou 5 ans d’économies. Ma cliente éprouve de la culpabilité de s’être fait arnaquer de cette façon. C’est très douloureux. Elle a besoin de se reconstruire », ajoute l’avocate du barreau de l’Essonne.

L’arnaqueuse présumée est censée être jugée en comparution immédiate, à Papeete, à la fin du mois de novembre. Comme nous l’écrivions ce mercredi, elle a été placée sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience mais elle aurait encore une fois tenté de se loger, en usant du même procédé, dans un hôtel de luxe de Tahiti.

Elle sera donc de nouveau déférée au palais de justice et il est fort probable, cette fois, qu’elle soit placée en détention provisoire à Nuutania. Contactée, son avocate n’a pas souhaité faire de commentaire.

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