Interpellation musclée ce lundi matin à Paea. C’est dans les toilettes du centre Manu Iti, que le docteur Jean-Paul Théron se trouvait, avant d’être extirpé manu militari par les gendarmes devant une foule de sympathisants. Le docteur Théron a ensuite été conduit à l’hôpital du Taaone pour une visite médicale de compatibilité de son état de santé avec son placement en garde à vue.
Poursuivi pour « violence avec arme par destination » sur clerc d’huissier, le docteur s’était vu signifier une convocation de la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins. La rencontre jeudi dernier s’était soldée par un lancé de projectile sur la personne de l’huissier. De quoi entraîner une ITT de huit jours. Refusant d’honorer une nouvelle convocation, le médecin s’est vivement opposé aux forces de l’ordre ce week-end. Des outrages et des menaces sur personne dépositaire de l’autorité publique ce week-end -en l’occurrence sur la cheffe de la brigade de Arue- que le parquet a décidé de ne pas tolérer.
Mais la première plainte remonte au 7 décembre. Déposée par la présidence, elle concerne plusieurs infractions au code de déontologie des médecins de Polynésie française. Le docteur Théron avait ainsi été convoqué par voix d’huissier afin de se présenter au conseil disciplinaire, juridiction de première instance de l’ordre des médecins. Si cette plainte n’a rien à voir avec les prescriptions d’ivermectine, elle souligne des manquements liés au traitement controversé du docteur Raoult.
Comme celui d’avoir prescrit de l’hydroxychloroquine « alors que l’arrêté du 8 avril 2020 limitait sa prescription au strict respect de son autorisation de mise sur le marché (AMM) ». Outre ces prescriptions hors AMM, la plainte s’interroge sur « l’absence de cabinet » et de « moyens techniques adaptés », craignant un exercice de « médecine foraine » du docteur Théron, rappelant que ce dernier n’est « pas conventionné par la CPS ». Enfin les « accusations », « menaces » et moquerie contre certains de ses confrères sont également classés comme des manquements portant atteinte « au devoir de confraternité ».