C’était l’une des promesses de campagne du Tavini. Le transfert de la compétence du traitement des déchets des communes au Pays, laissant uniquement la collecte à la charge des municipalités. Ce qui se fera, comme l’a réaffirmé, mardi, le gouvernement.
« Les communes sont très contentes de cette nouvelle, car on les sent épuisées de devoir gérer ces problématiques de déchets. Elles ont d’autres priorités sur lesquelles se consacrer. Cette annonce a fait l’effet d’un certain soulagement », se félicite Eliane Tevahitua, la vice-présidente et ministre en charge de l’Environnement.
La collecte et le traitement des déchets ménagers représentent un coût d’environ 1,1 milliard de francs chaque année pour les communes affiliées au syndicat Fenua Ma. Le Pays prend en revanche totalement à sa charge le traitement des déchets toxiques. Que va changer le transfert de cette compétence pour les communes et leurs administrés ? La question reste en suspens.
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« Au-delà de la compétence, ce qui est important, c’est de connaître le plan général, c’est-à-dire la politique sectorielle des déchets. Savoir ce que notre pays souhaite comme orientation », souligne Benoît Layrle, le directeur général de Fenua Ma.
« Patate chaude »
« Il va de soi qu’il y a la population, un territoire faiblement peuplé, donc cela va être plus compliqué de mettre en place des choses complexes que sur un territoire plus urbanisé, comme sur Tahiti. Cette spécificité de la Polynésie française, c’est sur ce point-là qu’il faut davantage travailler, entre le Pays, l’Etat et les communes, pour que l’ensemble ne soit pas une patate chaude que les uns et les autres se balancent, mais une coordination pour que la facture, à la fin, soit la plus juste possible et que les déchets les mieux triés coûtent moins cher alors que, dans la réalité, c’est l’inverse », ajoute celui-ci.
Pour Eliane Tevahitua, il faudrait « partir du point de départ », c’est-à-dire des « entreprises qui font venir » ces biens et équipements, notamment électroménagers. « La solution réside peut-être dans le fait de les rendre aussi responsables dans la gestion de ces produits », estime-t-elle.
Les administrés ont aussi leur part à faire. La dernière étude menée sur l’utilisation des bacs gris montre que près de 10 % des emballages alimentaires qui s’y trouvent n’ont jamais été ouverts ou consommés. La lutte contre le gaspillage alimentaire est donc également une piste majeure de réflexion pour limiter le coût de la collecte et du traitement.