TNTV : Vous avez tenu un conseil politique pour définir votre stratégie. Ce sera laquelle ? On apprend également aussi en fin de journée que Nicole Sanquer serait pressentie à la tête du Pays en cas de victoire. Ça devait être vous. Pourquoi ce revirement ?
Nuihau Laurey : « Déjà on a tenu un conseil politique pour définir notre position par rapport aux éventuelles alliances et pour nous il était impossible de s’allier avec le Tapura que nous combattons à l’assemblée depuis deux ans et avec lesquels nous sommes en opposition avec toutes les mesures qui ont été prises, que ce soit la taxe sociale, l’obligation vaccinale et bien d’autres. Et concernant le Tavini nous n’avons pas de connaissances précises de leur programme exact et donc pas d’alliance. On a présenté ces options à l’ensemble des colistiers qui ont choisi de partir seuls. Après, nous avons tenu un deuxième conseil politique parce qu’il faut aussi regarder les chiffres. Nous sommes satisfaits de ce résultat parce que nous sommes présents au second tour et avec le mode de scrutin qui est en place, c’est extrêmement compliqué pour les petites formations politiques ; et il nous faut proposer un souffle nouveau puisque nous n’avons pas d’alliance avec d’autres partis politiques. C’est la raison pour laquelle, puisqu’on avait eu déjà le débat au premier tour, nous souhaitons proposer un changement de gouvernance avec la proposition de la candidature de madame Sanquer. »
TNTV : Pourquoi ce revirement ? Quelle est la stratégie ?
Nuihau Laurey : « Ce débat on l’a eu au premier tour. C’est-à-dire qu’une grande partie de nos militants avaient souhaité aller encore plus loin que les mesures de rupture économique et politique que nous proposons puisque c’est l’essentiel de notre programme, et on souhaitait qu’il y ait aussi une rupture de gouvernance. Au premier tour, 7 hommes se sont affrontés, soit pour garder le pouvoir, soit pour l’exercer à nouveau. Tous les journalistes nous ont posé la question de « pourquoi pas une femme », et donc pour ce second tour, compte tenu de ce retard que nous avons, nous nous sommes dit que nous allons proposer aussi cette rupture de gouvernance. »
TNTV : Vous incarnez aujourd’hui une troisième voie entre le Tapura et le Tavini. Est-ce que vous pensez pouvoir réaliser un super score, créer la surprise et comment ?
Nuihau Laurey : « On l’a fait au premier tour parce que beaucoup ne donnaient pas présent au second tour compte tenu du seuil qu’il fallait dépasser. Nous nous faisons campagne sur notre programme, sur la rupture économique, sur la limitation des mandats, sur la réduction du nombre de représentants à l’assemblée, sur des mesures concrètes pour résoudre les problèmes qui ont été évoqués par vos téléspectateurs, sur la cherté de la vie, sur les problématiques de jeunesse, sur le développement du secteur économique. Ce sont des mesures de rupture économique et nous faisons campagne sur ces mesures. »
TNTV : Par rapport aux alliances, on le sait, il était inenvisageable pour vous de faire alliance avec le Tapura mais est-ce que vous avez eu des discussions, est-ce qu’ils vous ont approché ? Edouard Fritch, Gaston Flosse peut-être ?
Nuihau Laurey : « Oui Gaston Flosse nous avons discuté avec lui puisqu’on répond à toutes les invitations. Et il nous a dit qu’il allait essayer de consulter aussi les autres partis politiques. Nous lui avons indiqué que nous avions un conseil politique. Nous avons tenu ce conseil politique qui s’est prononcé en opposition avec toute alliance possible. Mais nous avons appris parallèlement que les discussions se tenaient entre le Tapura et le Amuitahira’a et qu’elles ont abouti aujourd’hui. »
TNTV : Que pensez-vous de cette alliance ?
Nuihau Laurey : « J’entendais les téléspectateurs réagir. C’est vrai qu’en politique ici il ne faut plus s’étonner de rien. Les électeurs choisiront le 30 avril prochain. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire sur ça. »
TNTV : Gaston Flosse disait qu’il avait également approché Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau du Ia ora te nuna’a dont les idées se rapprochent des vôtres. Est-ce qu’il se sont aussi rapprochés de vous ? Est-ce qu’il y a un soutien ?
Nuihau Laurey : « On a essayé de les contacter et on n’a pas réussi à les avoir mais on nous a appris qu’ils tenaient un conseil politique et que demain (mercredi, NDLR) ils faisaient une conférence de presse, donc on écoutera la conférence de presse. »
TNTV : Il y a 40% des électeurs qui ne se sont pas rendus aux urnes au premier tour. Comment aller les chercher pour ce second tour ?
Nuihau Laurey : « Essayer de les convaincre que dans notre système démocratique, une fois tous les 5 ans on vous donne la parole. On vous donne la possibilité de changer les choses. Je sais que beaucoup d’abstentionnistes se plaignent parce qu’ils ont l’impression que rien ne change. Et quand on voit effectivement ces alliances, on les comprend. Donc nous nous avons un programme qui pose des changements radicaux. La mise en place du référendum local sur toutes les grandes questions, ça permet de retisser le lien entre les citoyens et les gouvernants, la limitation des mandats, et d’empêcher que des personnes soient en politique et en font un métier pendant 20, 30, 40, 50 ans. On propose des mesures concrètes. Aucun autre parti politique ne reprend ces mesures puisque je pense que beaucoup souhaitent continuer comme ça. »
TNTV : le Tavini, en cas de victoire, dit vouloir réserver un poste de ministre à la minorité. Est-ce que vous avez été approché ?
Nuihau Laurey : « Oui plus ou moins. Nous, nous avons toujours été clairs sur ce point. Nous portons un programme. Nous souhaitons mettre en place un programme, pas nous positionner pour entrer dans le gouvernement d’un parti dont nous ne connaissons pas exactement le programme. »
TNTV : Vous avez été approché ? Est-ce qu’on peut en savoir plus ce soir ?
Nuihau Laurey : « Approché c’est un bien grand mot mais j’ai eu une discussion avec Moetai Brotherson qui m’a dit qu’il a évoqué la possibilité de l’ouverture du gouvernement devant le conseil fédéral comme il l’a dit à plusieurs reprises, et qu’il a cité mon nom comme il a cité d’autres noms. Ça n’a pas été plus loin. »