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Violences chez les jeunes : la cellule familiale au cœur du phénomène

(Crédit Photo : TNTV)

Coups et blessures, viols et violences ou encore menaces et chantages : les violences intrafamiliales ont fait 1 847 victimes en 2021, parmi lesquels des enfants et des adolescents. Des faits de violences qui laissent fatalement des séquelles. C’est ce que rappelle le sociologue Lois Bastide, consulté par la mission d’information sur la gestion des violences intra et extra scolaires.  

« Ce sont des impacts socio-médicaux, on les connait, affirme-t-il. Concrètement, ces séquelles se traduisent par des retards de développement et s’accompagnent souvent de difficultés à l’école. C’est quelque chose qui va potentiellement surdéterminer l’avenir des jeunes […] Ce qu’on voit c’est que toutes les personnes qui ont subi des violences, ne deviennent pas violents. Mais beaucoup de personnes qui deviennent violentes, ont été violentées. »

Si les causes sont multiples, le sociologue souligne la vulnérabilité des enfants victimes de violences. Une vulnérabilité exacerbée par la situation de dépendance « radicale » d’un enfant à son parent. « La dépendance d’un enfant à son parent est totale, ça englobe toutes les dimensions de l’existence, aussi bien économique que sociale et affective, poursuit le sociologue […] C’est-à-dire que la personne est dans un rapport de pouvoir tellement défavorable que c’est très facile de la violenter« .

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(Crédit Photo : TNTV)

La dépendance à la famille, fait marquant au fenua

En Polynésie, la dépendance à la famille est particulièrement marquée. Au rang des échappatoires, il y celle de trouver une ressource à l’extérieur du foyer, notamment à l’école. C’est aussi le cas des structures d’accueil comme les centres de vacances et de loisirs mis en place par l’Union Polynésienne pour la jeunesse.    

Patricia Teriiteraahaumea, Présidente de l’Union polynésienne pour la jeunesse (UPJ), est en première ligne pour recevoir les jeunes non encadrés : « Il y a une bonne harmonisation de nos actions pour la prévention contre la délinquance, mais il y a encore ce noyau de jeunes qui ne sont pas encadrés et nous avons besoin de partenaires, explique-t-elle. Les vrais partenaires pour nous, ce sont les parents. Il faut qu’on trouve un projet commun, un lien avec les associations de parents d’élèves qui sont aussi concernés par cette violence – au niveau scolaire, dans les quartiers ou encore dans les rues ».

« Les vrais partenaires pour nous, ce sont les parents »

Patricia Teriiteraahaumea, Présidente de l’Union polynésienne pour la jeunesse (UPJ)

Selon le rapport de la mission d’information parlementaire, certains parents sont dépassés par le comportement de leurs enfants, quand d’autres sont « démissionnaires« . « Il y a des jeunes dans nos centres et surtout dans les camps ado, qui sont placés par les instances puisqu’ils ont besoin d’être encadrés pour donner un sens dans une vie communautaire, poursuit Patricia. Ce cadre, ils ne le retrouvent pas au niveau des parents. Ils ne trouvent pas le sens de leur existence auprès des parents« .

Le rapport de la mission d’information préconise d’ailleurs un accompagnement à la parentalité. Il recommande également une campagne de sensibilisation à grande échelle sur les violences, ou encore la création de structures périscolaires pour les jeunes.

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