Trois randonneurs grièvement mordus par des chiens au Mont Marau

Publié le

Un groupe de promeneurs, un couple et l’une de ses amies, a été victime d’une très violente attaque de chiens, samedi, alors qu’il effectuait une randonnée sur le sentier menant au Mont Marau. Ils ont été grièvement mordus, aux jambes notamment pour l’une des victimes dont les blessures ont nécessité plus de 50 points de suture. « J’aurais pu rester dans la montagne à me vider de mon sang », témoigne-t-elle pour TNTV.

Publié le 15/04/2024 à 16:13 - Mise à jour le 16/04/2024 à 9:36

Un groupe de promeneurs, un couple et l’une de ses amies, a été victime d’une très violente attaque de chiens, samedi, alors qu’il effectuait une randonnée sur le sentier menant au Mont Marau. Ils ont été grièvement mordus, aux jambes notamment pour l’une des victimes dont les blessures ont nécessité plus de 50 points de suture. « J’aurais pu rester dans la montagne à me vider de mon sang », témoigne-t-elle pour TNTV.


Leur paisible randonnée a viré au cauchemar ce week-end. Un couple, accompagné de l’une de ses amies, a été brutalement attaqué par trois chiens alors qu’il se promenait sur le sentier menant au Mont Marau, sur les hauteurs de Saint-Hilaire à Faa’a.

Les trois amis se trouvaient à distance les uns des autres lorsqu’ils ont été pris tour à tour pour cible par les chiens. Les animaux sont subitement sortis d’un terrain privé mal clôturé, selon leurs témoignages. Aurélie est la première à en avoir fait les frais.

« On sait qu’il y a des chiens agressifs dans cette zone. On avait même pris l’habitude de s’équiper d’un bâton avant d’y passer. Mais jusqu’à présent, ils restaient suffisamment à distance. Pas là », explique-t-elle à TNTV. Les 3 molosses, deux chiens de « type berger tahitien et un troisième de type bichon » l’ont soudainement « encerclée ». « L’un s’est jeté sur mon bras. Dans un mouvement de recul, j’ai trébuché et je suis tombée. A ce moment, j’ai eu une angoisse terrible de me dire que j’étais seule et que les 3 pouvaient attaquer en même temps », témoigne-t-elle, la gorge nouée par l’émotion.

La jeune femme est heureusement parvenue à se saisir d’un long bâton qui lui a servi « de bouclier pour les maintenir à distance » avant de pouvoir quitter tant bien que mal les lieux malgré une blessure au bras et une autre à la jambe. Mais sous l’effet de l’attaque, elle a perdu son téléphone et n’a donc pu prévenir ses deux amis qui arrivaient séparément, derrière elle.

« La meute a surgi de nulle part (…) L’un des chiens m’a agrippé le mollet et un autre la fesse gauche (…) J’ai essayé de me débattre et mon mollet gauche s’est littéralement arraché. Après, ils se sont attaqués à ma jambe et je me suis dit qu’ils pouvaient s’attaquer à ma gorge (…) j’ai senti que ma vie était en danger (…) Je voyais bien qu’ils n’allaient pas lâcher, comme si c’étaient des chiens enragés ou qui n’avaient pas été nourris », raconte la seconde victime qui s’est vu « rester dans la montagne » à se « vider de -son-sang » alors que sa fille, qu’elle avait hésité à amener avec elle,  l’attendait à la maison.

« J’ai hurlé comme un animal pour qu’ils aient peur de moi (…) J’ai réussi à m’éloigner petit à petit, mais ils m’ont suivie (…) Quand j’ai appelé le SMUR, ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas venir me chercher sur le chemin de randonnée alors qu’il est accessible en 4×4 (…) Je trouve que c’est un peu flippant », dit-elle.

La jeune femme a dû subir une lourde opération de reconstruction de son mollet ayant donné lieu à plus de 50 points de suture : « J’ai eu les tendons recousus. On attend de voir si l’opération a fonctionné et si ma jambe va pouvoir fonctionner de nouveau (…) Le sport, c’est ma vie. Je me dis que je vais guérir (…) J’essaye de prendre les choses avec philosophie ».

Son mari, Thierry Coquet, pharmacien retraité, a été la troisième victime des molosses. Lui aussi a été mordu à la jambe et a dû être opéré.

« Au niveau des municipalités, du Pays et de l’Etat, il ne se passe rien« , deplore Thierry Coquet, l’une des victimes. (Crédit: TNTV)

Les trois victimes appellent à une prise de conscience des autorités quant aux risques que font peser les chiens sur la population. « On est des amoureux de la nature et de la montagne. On doit pouvoir avoir des espaces pour pouvoir courir en toute sécurité. Où que l’on aille, au Belvédère, à la Mission ou au Mont Marau, il y a une menace des chiens (…) C’est une question de temps avant qu’un enfant se fasse tuer. Il ne faut pas attendre le drame absolu pour agir », souffle Aurélie.

Thierry Coquet se sent aujourd’hui « obligé de porter plainte » : « La nuisance est considérable. On est en danger de mort. Pour ma femme, si ça avait été plus haut sur la jambe, ça touchait les artères. Et, plus haut, sur le visage ou le cou, ce sont des attaques mortelles avec des chiens qui ne lâchent pas ».

Celui-ci ajoute qu’il réside au fenua depuis 35 ans et que lorsqu’il effectuait des gardes le week-end comme pharmacien, il ne cessait de prendre en charge des victimes de morsures. « Est-ce que ça a changé ? Je crois que c’est peut-être pire, mais ça n’a pas l’air de déranger grand monde, sauf ceux qui sont attaqués (…) Au niveau des municipalités, du Pays et de l’État, il ne se passe rien », déplore-t-il.

 « Il y a des gens qui font n’importe quoi. Ils doivent être sanctionnés. Il faut que la peur change de camp (…) Quand des gens sont pris deux fois en train de laisser divaguer leurs chiens (…) ou de les avoir dans des propriétés non clôturées (…), on doit leur interdire d’en avoir », estime-t-il, avant de rappeler que des « lois existent » et qu’elles doivent « être appliquées, tout simplement »

Dernières news

Activer le son Couper le son