Sanction maintenue pour l’infirmier « destructeur » de Huahine

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Suite à une sanction disciplinaire demandée par son responsable divisionnaire, l'homme, un infirmer du centre médical de Huahine, a été suspendu de ses fonctions depuis octobre 2022. Une sanction que ce dernier a estimé "disproportionnée" , demandant au tribunal administratif de l'annuler. La juridiction en a décidé autrement.

Publié le 16/04/2024 à 17:50 - Mise à jour le 16/04/2024 à 21:56

Suite à une sanction disciplinaire demandée par son responsable divisionnaire, l'homme, un infirmer du centre médical de Huahine, a été suspendu de ses fonctions depuis octobre 2022. Une sanction que ce dernier a estimé "disproportionnée" , demandant au tribunal administratif de l'annuler. La juridiction en a décidé autrement.

C’est entre 2019 et 2021 que l’homme, infirmier de métier, a exercé au centre de médical de Huahine. Placé en congé maladie puis en congé longue durée du 27 juillet 2021 au 26 octobre 2022, il ne réintègre pas son poste. La raison ? Un rapport de son responsable divisionnaire demandant aux autorités administratives de l’exclure temporairement de ses fonctions, afin de « préserver la sécurité et la continuité des soins au centre médical » . Une sanction contestée par le requérant devant le tribunal administratif.

Le portrait de l’homme dressé par ses collègues n’est pas flatteur. Dans un courrier du 23 mai 2022, la taote responsable hiérarchique du requérant demande à bénéficier de la protection fonctionnelle, rapportant qu’il est « incontrôlable, impulsif, coléreux, violent, destructeur et surtout dangereux dans ses réactions : devant les patients il hurle contre tous et surtout contre sa hiérarchie (…). Devant ses collègues, il explose mon clavier d’ordinateur en tapant comme un fou sur mon bureau qui en garde encore la trace, parce qu’encore cette fois, il exige les congés de février – il explose en la claquant, ma porte de bureau qui en perd son remplissage intérieur au sol au décours d’une brève réunion infirmier où il estimait que ses collègues ne lui reconnaissaient pas ses compétences de « vrai taote » .

Faux, estime l’infirmier, qui ne reconnaît aucun des incidents lui étant imputés si ce n’est d’avoir frappé sur la vitre de la porte. Raison avancée par l’homme : il venait d’apprendre que son fils avait été mordu par un chien.

Pas de quoi convaincre le tribunal, donc, qui souligne que le conseil de discipline consulté le 1er mars 2023 s’est prononcé à l’unanimité pour une sanction d’exclusion temporaire de fonctions, ainsi que sur la nécessité pour l’infirmier de suivre plusieurs formations de remise à niveau ou de gestion des conflits. La juridiction pointe en outre des « manquements aux obligations de dignité et d’exemplarité ainsi qu’au devoir d’obéissance hiérarchique, à l’origine d’un climat délétère et de nature à nuire au bon fonctionnement du service, sont de nature à caractériser une faute susceptible d’être sanctionnée disciplinairement » .

Dans le détail, les autorités enjoignent l’infirmier à suivre « une formation gestion des conflits, une formation en gestion du stress, un stage pour l’exercice en poste isolé ou éloigné au sein de l’hôpital de Afareaitu à Moorea et une remise à niveau AFGSU 2 (attestation de formation aux gestes et soins d’urgence de niveau 2) » . Des indications qui, selon le tribunal, n’ont pas pour but de sanctionner le requérant « mais plutôt permettre (…) que sa reprise de fonctions s’effectue dans les meilleures conditions » .

La requête de l’infirmier a été rejetée par la juridiction.

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