Jacky Bryant : « Que l’on soit autonomiste ou indépendantiste, la question de la transition énergétique est fondamentale »

Publié le

La profession de foi de Heiura les Verts place l’urgence climatique au centre des priorités. Pour en parler, Jacky Bryant, candidat aux élections législatives dans la 1ère circonscription, était l'invité du journal :

Publié le 20/06/2024 à 12:05 - Mise à jour le 25/06/2024 à 10:35

La profession de foi de Heiura les Verts place l’urgence climatique au centre des priorités. Pour en parler, Jacky Bryant, candidat aux élections législatives dans la 1ère circonscription, était l'invité du journal :


Tahiti Nui Télévision : Vous êtes une personnalité politique du mouvement écologiste. Au dernières législatives, en 2022, vous avez obtenu un peu plus de 3% des suffrages exprimés, soit 1003 voies sur plus de 30000. Le message écologiste semble avoir du mal à faire son chemin au fenua. Pourquoi retourner dans la course ?
Jacky Bryant, candidat aux élections législatives dans la 1ère circonscription : « Tu connais l’expression de Nelson Mandela : ce n’est pas celui qui met un journal par terre qui pose problème. C’est le temps que tu mets pour te lever. Dans une démarche qui est la nôtre, nous avons la pertinence et la perspicacité de dire que nous sommes confrontés hier, aujourd’hui et certainement demain, au changement climatique avec des effets catastrophiques. Vous êtes les premiers à relayer. (…) Je rencontrais une personne avant-hier qui habitait sur la côte, sur le littoral, qui m’a interpellé en me disant que sa fosse septique n’arrivait plus à évacuer. Et elle pense que la montée des eaux, en tout cas, du niveau de la mer est la difficulté. Donc, on est confrontés à une réalité. Il nous appartient, nous, de rentrer dans l’explication dans le cadre de ces campagnes pour faire la transition vers quelque chose qui est profondément défendu par notre mouvement, à savoir le développement soutenable. Aujourd’hui, ce n’est plus soutenable. »

Comment comptez-vous faire pencher la balance en votre faveur ?
« Il y a des réalités pour lesquelles aujourd’hui, entre les deux blocs autonomistes et indépendantistes, et ensuite tous ceux qui naviguent, on ne sait pas trop, qui sont dans la recherche d’une réponse institutionnelle. Que l’on soit autonomiste ou indépendantiste, la question du changement, de la transition énergétique, de la transition vers quelque chose qui ressemble à un rapport que nous devons avoir avec notre nature, est fondamentale pour une société. Et cette démarche-là, elle est essentielle. Donc, il faut continuer à répéter le message.
On n’y arrivera pas du jour au lendemain, parce que les gens sont confrontés à des fins de mois compliquées, parce que le coût de l’électricité est de plus en plus élevé. Lorsque nous proposons de lancer rapidement des fonds importants pour l’éducation, la formation, la recherche, pour développer des énergies, notamment des énergies en allant chercher le froid dans notre océan, qui est juste à côté. Au bout du compte, qu’est-ce que l’on fait ? On apporte une réponse économique aux entreprises. On apporte une réponse économique à nos foyers qui posent problème. Regardez ce qui s’est passé avec nos centres hospitaliers. Le SWAC a été signé quand nous étions en responsabilité en 2012. Aujourd’hui, c’est 600 millions d’économies. Donc c’est quelque chose qu’il faut continuer à expliquer pour que cette faisabilité devienne un bulletin de vote que nous espérons pour la semaine prochaine. »

Comment comptez-vous continuer depuis Paris si vous êtes élu ?
« Alors, les institutions offrent la possibilité. La France aujourd’hui est un partenaire privilégié. Pas uniquement pour les questions d’institution, mais pour le financement. (…) Si vous voulons financer un programme aussi vaste(…) nous devons continuer à rechercher. Le fonds vert, ce qu’on appelle le fonds Macron, c’est un fonds dédié à la transition.
Quel est le pourcentage de nos projets qui vont dans ce sens-là ? On n’a pas encore pris, me semble-t-il, à bras-le-corps, l’idée qu’il faut rentrer dans des institutions. Bien sûr, il faut aller défendre des amendements, bien sûr, il faut aller défendre des textes de loi. Mais il faut surtout présenter des projets pour qu’on puisse financer cette transition qui est essentielle. »

– PUBLICITE –

Vous parlez énergie, mais il y a aussi un autre point de votre profession de foi qui concerne le nucléaire et la santé. Vous indiquez ceci : « Nous ajouterons la deuxième génération d’enfants nés pendant et après les essais nucléaires par des études et des prises en charge ». Vous n’êtes pas les seuls à faire campagne sur ce thème. Qu’allez-vous vous proposer de différent ?
« (…) Quand j’étais à l’Assemblée, la Commission en charge de l’enquête sur les essais nucléaires, avec Tea Hirshon, nous avons été deux à aller à Paris pour expliquer quelles étaient les recommandations. Donc ce n’est pas un sujet que j’ai découvert là. (…) Nous avions déjà positionné le risque pour nos enfants nés de parents qui ont été exposés à un moment ou un autre à ces explosions. Aujourd’hui, c’est une réalité. Les travaux du professeur Le Sueur le montrent. Les travaux qui ont été réalisés en Europe, notamment les enfants autour de l’Ukraine le montrent, et les enfants qui ont été exposés à l’explosion de Three Mile Island aux États-Unis. Ils sont tous dans cette configuration. Donc, on ne fait que porter au plus haut de nos institutions la prise en charge de cette nouvelle génération. Que ça ne retombe pas encore sur nous à la CPS. »

Notre reportage :

Dernières news

Activer le son Couper le son