Jules Hauata : « L’écologie, ce ne sont pas que des punitions »

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Candidat aux élections législatives dans la troisième circonscription pour Heiura Les Verts, Jules Hauata était l’invité du journal de TNTV, ce jeudi. Celui-ci souhaite que la Polynésie parvienne à faire sa mue écologique et devienne « une vitrine pour les énergies renouvelables ». Il y a urgence selon lui car « tous les voyants sont au rouge ». Interview.

Publié le 21/06/2024 à 11:20 - Mise à jour le 25/06/2024 à 12:27

Candidat aux élections législatives dans la troisième circonscription pour Heiura Les Verts, Jules Hauata était l’invité du journal de TNTV, ce jeudi. Celui-ci souhaite que la Polynésie parvienne à faire sa mue écologique et devienne « une vitrine pour les énergies renouvelables ». Il y a urgence selon lui car « tous les voyants sont au rouge ». Interview.


TNTV : C’est la deuxième fois consécutive que vous vous présentez aux élections législatives. En 2022, au premier tour, vous êtes arrivé cinquième sur huit candidats avec 586 voix, soit un peu plus de 2% des suffrages exprimés. Deux ans plus tard, quel score espérez-vous atteindre ?

Jules Hauata : « Je pense faire le double (…) Si je le fais, je serais content parce que je vois que c’est en nette augmentation ».

TNTV : Durant cette période, comment avez-vous continué à sensibiliser la population à la question climatique ?

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Jules Hauata : « A chaque endroit où je passe, je discute avec les gens que je rencontre et je leur parle de cette transition écologique, cette transition énergétique qui me semble aujourd’hui la solution pour sauver le pays et aider la population à avoir une vie plus saine et aussi pour pouvoir diminuer le coût de la vie ».

TNTV : La troisième circonscription englobe Faa’a, Raiatea, Tahaa, Huahine ou encore Maupiti. Il s’agit d’îles et de communes où la gestion des déchets pose un problème et où la dépendance énergétique est forte. Pensez-vous que leurs administrés sont plus sensibles que d’autres aux enjeux écologiques ?

Jules Hauata : « Il ne faut pas qu’on s’arrête de faire passer le message. Il y a aussi des solutions au problème des déchets. Le recyclage en est une. L’écologie ne porte pas seulement sur l’énergie thermique ou d’autres énergies. C’est aussi le tri et la valorisation de nos déchets. Nous proposons plusieurs alternatives. Donc il y a des solutions, mais il faut des orientations bien spécifiques ».

TNTV : Pensez-vous que ces sujets sont une priorité pour la population ?

Jules Hauata : « On a toujours pensé que c’est une priorité. C’est pour cela que nous n’arrêtons pas de travailler sur ce sujet, de le marteler. Il y a des solutions. L’écologie, ce ne sont pas que des punitions. Elle nous donne aussi des solutions ».

TNTV : Concrètement, que proposez-vous ?

Jules Hauata : « Aujourd’hui, nous arrivons à faire des économies par rapport au SWAC comme au Brando, à Bora Bora et au CHPF de Taaone. Il génère des économies. 600 millions de francs par an, ce n’est pas rien.  On voit bien aujourd’hui que nous allons surfer sur la voie des énergies renouvelables. Il y a des alternatives. Il faut juste orienter les fonds là-dessus ».  

TNTV : Vous militez pour le développement de ces énergies propres, mais cela a un coût. Si vous êtes élu, comment entendez-vous accélérer la transition écologique ?

Jules Hauata : « Par des lois d’orientation (…) Il faut trouver des moyens et tâter dans toutes les structures existantes en France, à Paris. Et aussi faire des demandes en Europe, car nous savons très bien que l’Europe est un grand partenaire. Elle nous a toujours soutenus dans des grands projets. Pourquoi ne pas orienter les fonds européens directement sur un projet ? »

TNTV : Comment comptez-vous articuler votre travail avec les élus de la majorité à l’Assemblée de Polynésie.

Jules Hauata : « Il faut que le gouvernement de Polynésie décide aussi que c’est la seule orientation qui puisse nous sauver, nous sortir de cette pollution et de l’utilisation des énergies fossiles. Il faut que l’on arrive à échelonner et dire que sur un laps de temps, nous pouvons supprimer les énergies fossiles. C’est à nous de proposer des lois et être soutenus par la France, car elle peut aussi nous aider financièrement ».

TNTV : Des fonds existent déjà. L’idée serait d’augmenter leur plafond ?

Jules Hauata : « Bien sûr. Il faut prendre tout ce qui existe. Nous sommes aussi partants pour demander à l’Europe des financements pour que, demain, la Polynésie soit une vitrine pour les énergies renouvelables ».

TNTV : Pour ce qui est de la montée des eaux. Que prévoyez-vous ?

Jules Hauata : « Il faut déjà que l’on puisse discuter autour d’une table. Aux Tuamotu, il peut arriver un réel problème. Vous imaginez quand les îles vont être submergées ? On ne pourra pas déplacer cette population d’un coup. Il faut donc discuter pour savoir comment on va s’y prendre. Il faut en discuter dès aujourd’hui. Est-ce que nous sommes capables de récupérer toute la population des Tuamotu. Quelles sont les îles hautes capables de récupérer cette communauté qui va perdre son statut. Seront-ils encore des Paumotu le jour où ils ne pourront plus habiter sur leurs îles ? On va les déplacer, mais est-ce qu’on a pensé à eux ? »

TNTV : C’est à l’Assemblée nationale que vous entendez discuter de ces sujets ?

Jules Hauata : « Tous les sujets sont bons à être discutés à l’Assemblée nationale et faire passer des lois qui peuvent protéger ces peuples ».

TNTV : Le Rassemblement National affiche des doutes sur le réchauffement climatique.  Il utilise les contraintes écologiques comme un moteur de vote en sa faveur. Comment comptez-vous défendre les valeurs vertes s’il est au pouvoir ?

Jules Hauata : « Je ne pense pas que le RN passera au pouvoir. (…) Dire que le réchauffement climatique n’est pas une vérité, ce n’est pas vrai. Aujourd’hui, tous les voyants sont au rouge. On le voit très bien dans les grands pays ».

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