Tati Salmon : « Il faut apprendre à aller vers plus de sobriété, plus de réserve »

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Fidèle de Heiura les Verts, Tati Salmon, candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription, était l'invité du journal :

Publié le 25/06/2024 à 10:34 - Mise à jour le 25/06/2024 à 12:31

Fidèle de Heiura les Verts, Tati Salmon, candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription, était l'invité du journal :


Tahiti Nui Télévision : Directeur décole à Tiarei, vous n’en êtes pas à votre première candidature aux élections législatives. Vous êtes fidèle aux Verts, aux côtés de Jacky Bryant, depuis plus de 10 ans. Au premier tour, en 2022, vous avez obtenu un peu moins de 2% des suffrages exprimés. Pensez-vous faire un meilleur score cette année ?
Tati Salmon, candidat dans la 2e circonscription : « On l’espère. Ça fait 14 ans que l’on porte notre message, enfin, pour ce qui me concerne. Et donc, nous sommes convaincus qu’il y a certains sujets qui sont primordiaux, importants, nécessaires, à débattre, avec l’État. Mais il faut surtout que les élus du territoire s’approprient ce sujet, le sujet notamment du carburant, parce que d’après les recherches, d’après les études, nous n’en avons plus pour longtemps. Donc je pense que le Pays doit sérieusement s’atteler à la tâche, réfléchir sur les moyens de remplacer ce carburant. Et ce n’est pas demain qu’il faut le faire, c’est maintenant. »

Vous pensez que les élus locaux ne saisissent pas l’urgence de la situation ?
« Non, pas du tout. On se contente encore des importations, comme le disait Jacky Bryant, 22 milliards par an, alors que les technologies évoluent de plus en plus. On a vu l’avènement du solaire, l’éolienne qui a fait son temps, mais qui n’est pas très efficace ici. Mais le solaire va continuer, notamment chez les particuliers. Et ça va soulager un petit peu la demande en carburant qui vient des générateurs de la Punaruu. Mais toujours est-il qu’au bout d’un moment, on n’aura pas le choix. Quand on aura la moitié du stock de carburant disponible pour les îliens, il faudra trouver autre chose. Et c’est là qu’il faut s’orienter. »

Dans l’Hexagone également, les questions environnementales n’arrivent pas en tête des programmes, loin de là. Pourtant, s’il est bien un danger commun à l’humanité, c’est la crise climatique, non ? Pourquoi le message écologiste est-il si difficile à faire passer ?
« Je ne pense pas que les Français soient insensibles aux problèmes qui leur arrivent en ce moment. On voit presque tous les jours des images de crues, de destruction de maisons. En matière d’énergie, ils ont un grand problème. C’est la fourniture en gaz, le gaz qui coûte de plus en plus cher. Évidemment, le coût est dilué dans les taxes, dans la vie de tous les jours. Et chacun a ses préoccupations. Mais je pense que les Français commencent quand même à se poser pas mal de questions en constatant les factures électriques et de gaz. »

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Le respect de l’environnement est souvent perçu comme synonyme de décroissance. Qu’en pensez-vous ?
« Pas du tout. Je pense que c’est un paradigme qu’il faut changer. C’est un état d’esprit qu’il faut faire évoluer. Le temps du charbon à tout-va et du pétrole est révolu. Il y a peut-être le nucléaire aussi qui peut apparaître, mais pas chez nous, bien sûr. C’est inévitable. Mais je pense que ça fait son petit bonhomme de chemin. Alors surtout, il faut passer par la sobriété. Parce que plus on veut consommer plus on a besoin d’énergie. Il y a cet aspect des choses aussi. Il faut apprendre à aller vers plus de sobriété, plus de réserve. »

Jacky Bryant et Jules Hauata, sur notre plateau, ont insisté sur la dépendance énergétique. Vous, quels sont vos autres dossiers prioritaires ?
« Il y en a beaucoup. Il y a notamment au niveau institutionnel la fin du cumul des mandats, par exemple. Ou la non-répétitivité des mandats limités à deux mandats. Il y a aussi la volonté de sortir des communes associées pour permettre une réduction des élus dans les communes. Et puis de répartir mieux les voix selon le nombre d’habitants. Donc il y a tout un tas de projets comme ça. L’éducation, aussi. Nous avons demandé aux dernières élections la mise en place d’une université de la mer, parce que nous sommes entourés d’eau. Nous avons besoin de former nos jeunes. Et par là même, établir des liens de coopération avec les autres états du Pacifique. Et ça ne peut se faire qu’en passant par l’Assemblée nationale qui vote des lois, et qui donne la mâche à suivre, on va dire. »

Vous parlez du cumul des mandats. Plusieurs candidats aux législatives pourraient cumuler les mandats s’ils étaient élus. Pensez-vous qu’ils doivent s’engager à ne pas le faire ?
« Je pense. Oui, c’est mon avis. Je pense que quand on s’engage sur un mandat, sur une profession de foi, une action, on doit laisser le reste aux autres. On doit se concentrer sur une seule et unique tâche. »

Comment s’est passée votre campagne ? Avez-vous eu le temps et même les moyens de parcourir les îles ?
« Nous sommes un petit parti. On a les moyens que l’on a. On n’est pas allé souvent dans les quartiers. Mais je pense que grâce à vos moyens, voilà… les médias ont fait leur travail ! En deux semaines, je pense que le public nous a beaucoup vus. Bien sûr, nous et les autres partis. Et je pense que ça suffit. »

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