Législatives 2024 : « L’unité ne peut se construire sans sacrifices », juge Édouard Fritch

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Invité de notre journal ce dimanche, le président du Tapura Huiraatira estime qu'il faut "à tout prix faire barrage" au Tavini Huiraatira lors du scrutin du 29 juin, estimant que les velleités indépendantistes d'Oscar Temaru vont "de plus en plus loin" . "Nous avons besoin de cette unité des autonomistes" , appuie l'ancien président du Pays.

Publié le 17/06/2024 à 10:55 - Mise à jour le 18/06/2024 à 10:01

Invité de notre journal ce dimanche, le président du Tapura Huiraatira estime qu'il faut "à tout prix faire barrage" au Tavini Huiraatira lors du scrutin du 29 juin, estimant que les velleités indépendantistes d'Oscar Temaru vont "de plus en plus loin" . "Nous avons besoin de cette unité des autonomistes" , appuie l'ancien président du Pays.

TNTV : Partez-vous confiant en voyant toutes les candidatures déclarées ?
Édouard Fritch, président du Tapura Huiraatira :
« Je crois qu’il faut rappeler que lors des dernières élections, il y en avait 25. C’était quand même pratiquement le double de ce qu’il y a cette fois-ci, donc il n’y aura pas autant de monde sur les plateaux. Mais je pars confiant, je pars confiant en nos candidats. Le candidat du Tapura Huiraatira (Moerani Frebault, NDLR) est un jeune que j’ai souhaité vraiment placer dans cette course. Je voudrais remercier les autres parce que nous étions supposés nous présenter dans les trois circonscriptions (…) ça grince beaucoup des dents » .

TNTV : Les tractations ont été laborieuses. Ces législatives anticipées ont-elles finalement favorisé l’accouchement de la plateforme ?
E.F : « En tous les cas, j’étais moi-même très optimiste. Nous sommes la raison pour laquelle les indépendantistes ont gagné les trois députés lors des élections de 2022, donc il fallait effectivement un sursaut. Il fallait pour nous tenter de nous réunir puisque les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et si l’on veut faire barrage à la politique d’indépendance d’Oscar Temaru, parce qu’il va de plus en plus loin aujourd’hui, les comportements de nos députés le prouvent à Paris… Le comportement du Tavini le prouve avec les accords passés avec l’Azerbaïdjan et les autres. Il nous faut à tout prix faire barrage. Et c’est ce que nous avons misé avec les autres autonomistes. Nous sommes cinq partis autonomistes dans cet accord pour trois candidats. Les autres vont nous soutenir aussi parce qu’on a la même préoccupation qui est d’ordre beaucoup plus important » .

TNTV : Tout le monde a été un peu surpris par le retour aux urnes annoncé par Emmanuel Macron. Comment faire campagne en si peu de temps ?
E.F : « Vous savez, les moyens modernes nous permettent quand même de faire campagne. Vous avez remarqué aussi que sur les autres candidats, beaucoup d’anciens candidats se représentent. Pour eux, la campagne sera un peu plus facile. Les nouveaux candidats, eux, par contre, auront la tâche un peu plus difficile. Mais les moyens qui nous sont donnés, ne serait-ce que par la télévision, par la radio et par les réseaux sociaux, nous permettront de faire connaître rapidement notre programme, notre profession de foi et nos candidats » .

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TNTV : Le Tavani Huiraaatira soutient la candidature de ces trois députés sortants. Pensez-vous que les vôtres feront le poids ?
E.F : « Oui, bien sûr. Rappelez-vous que le choix des trois candidats du Tavini a duré une semaine. Nous, on a passé une semaine, effectivement, à discuter avec nos amis autonomistes. La première chose, c’est de se mettre d’accord sur un programme, se mettre d’accord sur un pacte de non-agression. Ensuite, on a discuté, effectivement, de ce que nous allons faire ensemble. Donc protéger l’autonomie, tout faire pour reconstruire la confiance avec la métropole. Tout cela, nous l’avons fait en une semaine, avec la liste des six noms terminée vendredi. Alors que du côté du Tavini, ça a pris une semaine, en fin de compte, pour remettre les mêmes candidats. Je pense qu’effectivement, on a une chance, je suis convaincu » .

TNTV : On a l’impression que ces législatives anticipées ramènent le débat politique sur le clivage autonomie-indépendance. Est-ce votre sentiment ?
E.F : « Ce n’est pas nous qui l’avons fait. Rappelez-vous des discours de nos députés à l’Assemblée nationale, des discours agressifs vis-à-vis de la représentation nationale, vis-à-vis du gouvernement national. Rappelez-vous des opérations qui ont été menées pour essayer de monter des pays hostiles à la France pour qu’ils viennent nous aider (…). Nous ne pouvions pas laisser faire ça et c’est la raison pour laquelle nous avons trouvé cet accord pour pouvoir nous battre contre ce type de déstabilisation » .

TNTV : Lana Tetuanui a démissionné du Tapura car le parti n’a pas retenu la candidature de sa fille Naumi Mihuraa. Avez-vous acté sa démission ?
E.F : « Pas encore. C’est un geste qui me va droit au cœur. J’en souffre énormément. Lana ne sera malheureusement pas la seule à s’exprimer ainsi. Je pense qu’il y en aura d’autres qui vont manifester leur désaccord. J’avais averti tout le monde il y a une semaine. Nous avons besoin de cette unité des autonomistes. L’unité ne peut se construire sans sacrifice, sans mal et sans violence à soi-même. Je ne fais qu’aujourd’hui accueillir le fruit de ce que j’ai souhaité, c’est-à-dire cette union » .

TNTV : Lorsqu’on fait partie d’une plateforme comme la vôtre, quelle est la difficulté à satisfaire chaque composant ?
E.F : « L’intérêt supérieur du pays. En l’occurrence, c’est le thème de l’autonomie qui est revenu sur le tapis. Mais c’est aussi la crise économique de ce pays. Nous n’allons pas attendre que les jeunes deviennent violents. Parce qu’effectivement, on a l’impression qu’aujourd’hui, avec la disparition des CAE, cette politique non volontariste de création d’emplois… Et j’en passe. Nous allons nous battre là-dessus » .

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