La Polynésie, refuge pour ultra-riches ? En tous les cas, avec la crise du COVID, ils n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir disposer d’un pied-à-terre au milieu du Pacifique. Après le confinement, lorsque les frontières aériennes étaient encore ouvertes, 170 jets privés se sont posés en 6 mois à peine à Bora Bora. C’est plus du double qu’à l’accoutumée.
Preuve de cet intérêt croissant des milliardaires pour la perle du pacifique : la construction de villas de luxe qu’ils mettent en location lorsqu’ils ne les occupent pas. Comme leurs yachts.
Sur l’île, Bora Bora One est sortie de terre et deux autres chantiers sont en cours : la villa Aquamaris, dont les travaux ont débuté, et le projet Bora Yes dont la première pierre vient juste d’être posée.
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« Bora Bora est la destination qu’il leur faut »
Tous sont soutenus par l’équipe municipale. Gaston Tong Sang considère que cette clientèle fortunée peut lui permettre d’obtenir un juste équilibre entre préservation de l’environnement et développement. Il veut ainsi limiter à 1000 chambres l’offre en hôtellerie et miser désormais sur ces villas de très haut standing.
« C’est un produit qui va nous permettre de fidéliser une clientèle spécifique et qui a un pouvoir d’achat énorme. Ils se sont rendu compte que la Polynésie, et en particulier Bora Bora, est la destination qu’il leur faut. Donc, autant leur offrir la possibilité de venir nous voir le plus souvent possible », explique le tavana de l’île.
Me Olivier Guilloux représente les intérêts de deux riches propriétaires américains, dont celui de Bora Bora One. Et selon cet avocat, la demande est telle qu’il est aujourd’hui difficile d’y répondre : « C’est la difficulté que l’on rencontre dans les discussions avec les brokers américains. Ils sont à la recherche de motu privés, ou de très grandes parcelles, pour des clients qui ont leurs propres avions Mais ils veulent en profiter immédiatement. Pour certains d’entre-deux, il n’y a pas de limite de budget »
« Un ratio création d’emplois très élevé »
A terme, Gaston Tong Sang souhaite qu’au moins une trentaine de ces villas soient construites par ces riches investisseurs. Et même si une partie de la population y est hostile, il estime que cette niche touristique est indispensable pour garantir le développement de l’île : « Le seul moyen de continuer de donner du travail à nos jeunes, c’est de développer des projets de ce niveau, qui ont un ratio création d’emplois très élevé. Un touriste de ce niveau -là, c’est l’équivalent de 10 touristes qui viennent dans un hôtel 5 étoiles ».
Car outre l’étape de construction, qui nécessite de faire appel à de multiples corps de métier, chacune de ses villas dispose de personnels à temps plein. Comme c’est le cas pour Bora Bora One.
« Une propriété comme celle de mon client emploie en permanence une dizaine de personnes. Mais en plus, pendant la journée, de nombreux prestataires de l’île viennent y travailler. L’impact économique est considérable pour la Polynésie », souligne Olivier Guilloux.
D’autant que l’argent ne compte pas pour cette clientèle fortunée. Les prochains locataires de Bora Bora One ont ainsi prévu de s’y établir pour 4 mois. A 1,8 million de francs la nuit….on vous laisse faire le calcul.