Colombie : rare vidéo d’une tétée de baleineau

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Nageant dans le Pacifique colombien, une baleine allaite son baleineau et à la fin de la tétée une traînée de lait teinte les eaux bleues. Captée par des scientifiques, cette rare vidéo est importante pour la conservation des baleines à bosse.

Publié le 04/07/2023 à 11:09 - Mise à jour le 04/07/2023 à 11:41

Nageant dans le Pacifique colombien, une baleine allaite son baleineau et à la fin de la tétée une traînée de lait teinte les eaux bleues. Captée par des scientifiques, cette rare vidéo est importante pour la conservation des baleines à bosse.

Une fois rassasié, on voit le baleineau de 900 kilos remonter à la surface prendre de l’air dans le golfe de Cupica, déclaré mi-juin réserve de biosphère par l’Unesco.

Une séquence aussi intime chez les plus grands mammifères du monde est très difficile à enregistrer, explique à l’AFP la biologiste Natalia Botero, directrice de la Fondation macuaticos et membre de l’équipe qui a capturé cette tétée en août 2022.

« C’est unique en son genre. Malgré des décennies d’efforts de milliers de chercheurs, des heures de travail, de collaborations, les enregistrements de tétées sont extrêmement rares », a affirmé Mme Botero qui a présenté pour la première fois au public cette vidéo le 22 juin à Medellin.

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Seuls deux enregistrements similaires d’allaitement avaient jusqu’ici été réalisés : l’un au large de l’île de La Réunion (océan Indien) et l’autre à Hawaii (océan Pacifique).

« D’un point de vue scientifique, c’est une étape importante, mais également d’un point de vue de conservation », a-t-elle ajouté.

C’est un ensemble de dispositifs « multi-capteurs » qui ont été installés quelques heures sur le dos du baleineau grâce à un système de ventouses pour ne pas le blesser. Non seulement une caméra, mais également un GPS pour « suivre la localisation de la baleine », un « accéléromètre pour savoir comment l’animal s’oriente, comment il place son corps dans la colonne d’eau et comment il se propulse », et un « hydrophone » pour « enregistrer les sons ou les vocalisations de contact entre la mère et le baleineau ».

Après s’être nourries pendant des mois dans la péninsule antarctique et dans le détroit de Magellan, au Chili, des milliers de baleines entreprennent un long voyage vers les eaux chaudes des tropiques pour se reproduire dans un corridor qui s’étend du sud du Costa Rica au nord du Pérou.

Entre juin et novembre, les eaux colombiennes accueillent les baleines à bosse du Pacifique Sud-Est, ces cétacés géants qui peuvent atteindre 17 mètres de long, peser environ 40 tonnes et parcourir quelque 8.500 kilomètres pour se reproduire.

C’est là que se jouent les périodes de fécondation, de mise au monde et les premiers moments de vie des baleineaux, des comportements difficilement accessibles aux yeux de la science.

« Si la baleine à bosse est désormais protégée de la chasse commerciale, c’est une espèce qui fait encore face à une grande variété de menaces », explique la scientifique. « Donc en connaissant mieux son comportement (…) on peut promouvoir des actions de conservation appropriées ».

C’est grâce en partie à la recherche scientifique que les baleines à bosse ont été retirées en 2008 de la liste des espèces « vulnérables » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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