Elle a parlé à ces adolescents comme une grande sœur avec leur propre langage. Stress émotionnel, de frustration, de désir, de colère, de souffrance… des choses familières qui résonnent en de nombreux lycéens.
Gariki Nohoarii, lycéenne de Papara confie « être passée par là. Dans des moments difficiles, j’ai dû en parler. La Miss Tahiti m’a rappelé ce que je suis et ce que je dois être. Ça restera gravé en moi ».
« Quand je la regarde, elle (Miss Tahiti, NDLR) n’a pas trop de défauts, estime Wilfred Watanabe, un autre lycéen. Mais elle a dit que des fois des gens la jugent. Et là je me dit… tu ne peux pas être parfait dans tout. Les gens vont toujours trouver une chose à dire sur toi. Et c’est le fait de les écouter, d’écouter les préjugés, c’est ça qui peut pousser au suicide. »
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Temanava Domingo agit en sentinelle pour désamorcer le passage à l’acte suicidaire. « À Tahiti, on entend beaucoup parler. Ça touche beaucoup de monde. Je pense que la Miss Tahiti a une notoriété, sa voix est entendue. Si ma voix peut aider des personnes alors je l’utiliserai avec grand plaisir. »
Les derniers chiffres ne sont pas encore consolidés mais ils sont inquiétants. D’avril 2023 à mars 2024, l’hôpital de Taaone compte 485 tentatives de suicides contre 895 de 2020 à 2023 sur la tranche d’âge de 10-20 ans.
Le suicide n’est pas une maladie selon les professionnels de la santé. C’est un comportement réactionnel qui repose sur plusieurs facteurs. Et là, on est dans la prévention. Mais le monde de la santé n’est pas suffisamment armé. « Je vais citer un passage. Qui dit que la moisson est abondante mais nous manquant d’ouvrier. Dans le thème du suicide, c’est pareil. Avec tous nos moyens et nos bonnes volontés, il n’y a pas suffisamment d’acteurs de terrains », déclare Jean Vaimeho, aidant de l’association SOS Suicide.
Ces lycéens repartent à l’internat de Papara avec les adresses sociaux de la Miss Tahiti. Ils pourront communiquer avec Temanava Domingo en cas de besoin.