L’homme qui a porté des coups mortels à sa compagne dans la nuit de samedi dernier, à Toahotu, a été présenté hier après-midi à un juge d’instruction. Mis en examen pour meurtre, Il a ensuite été présenté au juge des libertés et de la détention. Et dans la soirée, il a été placé en détention provisoire, indiquent nos confrères de Tahiti infos.
L’individu, âgé de 79 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir provoqué la mort de la femme avec qui il vivait en la frappant à la tête avec une bouteille en verre. La victime, âgée de 39 ans, était maman depuis un mois.
Du côté du Parquet, on se dit extrêmement « vigilant » sur la problématique des violences faites aux femmes. « Chaque dossier est un cas. Heureusement que chaque violence conjugale n’aboutit pas à un féminicide. Mais il y en a déjà eu trop. Même un pour l’année 2023, c’est bien sûr beaucoup trop », indique Thomas Pison, procureur général de la cour d’appel de Papeete.
Pour ceux qui commettent des faits de violence, « la destination, c’est la comparution immédiate, pour qu’ils soient jugés rapidement », souligne le chef du Parquet. Mais il y a aussi « tout un travail en interministérialité avec le Pays, l’Etat mais aussi avec les associations pour prendre en charge très amont la parole des victimes » précise Thomas Pison.
Chaque année, le tribunal de Papeete compte en moyenne 1500 procédures pour des violences intra-familiales et majoritairement des violences envers des femmes. Un chiffre trois fois plus élevé que celui de l’Hexagone, mais égal à celui de la Nouvelle-Calédonie. Le parquet général de Papeete mène depuis quelques années une politique pénale plus sévère à l’égard des auteurs de violences conjugales.
Preuve que l’Etat fait de la lutte contre ces violences une de ses priorités, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé lors de sa visite au fenua, mi-août, la création d’une brigade spécialisée dans le traitement des violences faites aux femmes.