Pascal Gaudier est un entrepreneur heureux. Il vient de créer Factory’s, une société qui devrait prochainement commercialiser des matériaux de construction respectueux de l’environnement comme de la laine de roche 100% recyclable ou de la peinture à base végétale.
Un projet qui lui tenait à cœur. Et pour le mener à bien, il a fait appel à la seule plateforme de financement participatif de Polynésie. Grâce à elle, il est parvenu à lever 9 millions de Fcfp en à peine un mois auprès d’investisseurs. Des fonds qui lui étaient indispensables : « il nous fallait un apport en capitaux en plus sur le projet donc faire appel à des investisseurs. Dans la famille on a fait mais ce n’était pas forcément facile. Là, le crowdfunding nous permettait d’avoir une liste d’investisseurs beaucoup plus importante, beaucoup plus réactifs avec des montants beaucoup plus importants. »
Cette somme n’est toutefois pas suffisante pour financer la totalité de son projet. Mais ces 9 millions de Fcfp pèseront pour négocier, en plus, un emprunt classique auprès des banques. « Ils nous permettent d’avoir un apport en capitaux beaucoup plus important. Puisque 9 millions ça reste un poids énorme sur la balance. On dépasse les 20% d’apport personnel ce qui fait que pour la banque on a plus de crédibilité. »
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Ce financement dit en royalties est une première au fenua. La quinzaine d’investisseurs bénéficiera d’un intéressement au chiffre d’affaires de l’entreprise. Le jeu en vaut la chandelle car ils pourraient récupérer jusqu’à deux fois leurs mises de départ. Au vu des enjeux, les projets proposés aux investisseurs sont passés au crible par la plateforme pour laquelle travaillent divers experts : « on n’accepte pas tous les dossiers. On étudie fortement les risques. On regarde la faisabilité du projet, on s’assure que le porteur du projet est viable, qu’il ne va pas prendre l’argent et partir », explique Jennifer Tchakouté, fondatrice de C Reva.
Et si le crowdfunding est une nouvelle source de financement, il permet aussi aux entreprises en devenir de gagner en visibilité : « on fédère, on se crée une communauté. Les gens sont intéressés, ils vont parler de l’entreprise, y aller, consommer, parler de l’entreprise… »
Ce succès devrait en entraîner d’autres. Quatre dossiers en royalties sont d’ailleurs actuellement à l’étude. Pour se rémunérer, la plateforme empoche, elle, 5% du montant des fonds levés.