Eclats de rire, « checks » et accolades. Syndicats et membres du gouvernement affichaient une certaine satisfaction hier à la signature du protocole d’accord. « Point noir » depuis le début des négociations, la composition du conseil d’administration a finalement été évacué en l’espace de 2 heures. Si d’un côté le Pays refusait de céder sur une répartition tripartite des sièges (cinq pour les patrons, cinq pour les salariés et cinq pour le gouvernement), et que de l’autre les syndicats défendaient farouchement le maintien de la parité, l’intersyndicale a finalement sorti un joker. « On est d’accord pour une répartition 5-5-5 » sourit le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon. A condition que le Pays accepte une clause supplémentaire. Celle d’adopter les décisions avec une majorité qualifiée aux 3/4. « Cela faisait un certain temps qu’on est dans une situation de blocage et qu’il fallait bien qu’on essaye de trouver une solution » commente le secrétaire général du syndicat des agents publics, Vadim Toumaniantz.
« ils demandent une majorité qualifié aux trois quarts, ce qui veut dire que pour prendre une décision il faudra 11 suffrage sur 15, c’est bien parce que nous avons besoin de tout le monde, c’est une juste répartition des votes«
Edouard Fritch
« On accepte le principe des 5, 5, 5, vous savez qu’il y a deux gros bateaux qui sont arrivés, et que nous étions face à un dilemme fondamental » confie Patrick Galenon. « Je suis soulagé ». Satisfaction également pour le président du Pays. « Ce qui les a convaincus, c’est que nous avions besoin d’une répartition équitable dans ce conseil d’administration, je leur ai dit qu’il ne s’agit pas d’un rapport de force, mais de tracer la feuille de route de l’établissement, la CPS est en difficulté financière », rappelle le président. « Si le Pays a injecté deux PGE (prêt garanti par l’Etat, Ndlr) déjà dans la CPS, d’énormes subventions dans les jours à venir, voire une TVA sociale, il était indispensable que le Pays soit au même niveau que les salariés et les patrons. Alors maintenant, il y a juste une petite variante sur les votes. Ils ont raison puisqu’ils demandent une majorité qualifiée aux trois quarts, ce qui veut dire que pour prendre une décision il faudra 11 suffrages sur 15, c’est bien parce que nous avons besoin de tout le monde, c’est une juste répartition des votes. »
Si l’obligation vaccinale n’a pas été suspendue, l’amende déjà passée de 175 000 à 80 000 Fcfp pourrait encore descendre comme le laisse entendre Patrick Galenon. « Je pense que le président va encore réviser ces chiffres ». Le président reconnaît effectivement que « si les choses vont mieux et que le Covid ne rebondit pas chez nous, on peut s’accommoder sur le reste » et revenir sur le montant de l’amende.
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« Comme nous sommes pris par le temps, tout de suite après nous avons un conseil extraordinaire des ministres ».
Yvonnick Raffin, ministre de l’Economie et des Finances
La revendication de la hausse du Smig étant évacuée, il s’agit d’acter la première hausse de 2% le 1er décembre. C’est-à-dire après-demain. Mais encore faut-il avoir l’aval du Cesec comme le rappelle le ministre de l’Economie, Yvonnick Raffin : « Comme nous sommes pris par le temps, tout de suite après nous avons un conseil extraordinaire des ministres ». Un arrêté sera transmis au Cesec, qui devra ensuite de prendre une décision dès demain, pour que le gouvernement puisse convoquer un conseil des ministres extraordinaire pour entériner cette augmentation. Celle-ci sera suivi de deux nouvelles hausses de 1% l’année prochaine pour atteindre un total de 4% fin 2022, comme défendu par les syndicats. Elle devrait concerner plus de 16 000 personnes.
« Je suis heureux de signer le protocole, dont une grosse partie est consacrée aux petits salaires à l’approche de Noël », a ajouté le président. « La paix est revenue, il était malvenu d’avoir une grève générale en début du mois de décembre avec les fêtes de Noël en perspective et des salariés amputés d’une partie de leur salaire. C’est la Polynésie qui en sort gagnante, c’était nécessaire d’échanger sur des choses fondamentales ».