Agression près du Louvre : un militaire blessé originaire de Wallis-et-Futuna

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Publié le 02/02/2017 à 8:09 - Mise à jour le 02/02/2017 à 8:09

« Le caractère terroriste » de l’attaque « ne fait guère de doute », a affirmé François Hollande depuis Malte où il participait à un sommet européen.
Six mois après l’assassinat d’un prêtre le 26 juillet dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), la dernière attaque à caractère terroriste commise sur le sol français et revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI), c’est le coeur touristique de la capitale qui a été frappé vendredi.

Vers 10 heures , dans un escalier menant à la galerie marchande du Carrousel du Louvre, qui donne accès au musée le plus fréquenté du monde, mais situé en amont des contrôles de sécurité, l’homme armé d’une machette s’est avancé vers quatre militaires de la force Sentinelle en proférant des « menaces » et en criant « Allah Akbar », a déclaré le préfet de police de Paris, Michel Cadot.
Après une tentative pour le repousser à mains nues, « le militaire le plus proche, semble-t-il, a tiré pour se défendre face à l’agression », à cinq reprises, « blessant sérieusement l’assaillant », a-t-il détaillé.
L’assaillant portait de deux sacs à dos dans lesquels se trouvaient une seconde machette et des bombes de peinture, a précisé une source proche de l’enquête. 

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L’assaillant a blessé un militaire. Un homme originaire de Wallis-et-Futuna selon nos confrères d’Outre-mer 1ère. Le soldat a été légèrement blessé au cuir chevelu. Il a été pris en charge à l’hôpital militaire Percy de Clamart. « Il va bien », a affirmé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, lors d’une visite sur le site de l’attaque avec ses homologues de l’Intérieur et de la Culture, Bruno Le Roux et Audrey Azoulay. 
Ces militaires du 1er Régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) de Pamiers font partie des 3.500 militaires de Sentinelle déployés à Paris.

L’assaillant, grièvement blessé notamment au ventre par le tir de défense d’un des soldats, était toujours hospitalisé en début de soirée.
Selon des sources proches du dossier, les premières investigations mènent à un homme entré légalement en France le 26 janvier par un vol en provenance de Dubaï. « Inconnu des services de police français », il a déclaré dans sa demande de visa être né en Egypte et être âgé de 29 ans, ont précisé ces sources.
Le procureur de Paris François Molins doit tenir une conférence de presse à 20h30 pour faire un premier point officiel sur l’enquête de flagrance ouverte pour « tentatives d’assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
Une perquisition a été menée dans ce cadre durant l’après-midi dans un immeuble -abritant notamment un hôtel, un salon de coiffure et un restaurant- situé dans le VIIIe arrondissement de la capitale, non loin des Champs-Elysées.

« J’étais dans les escaliers quand j’ai entendu des coups de feu (…) C’était bizarre, personne ne savait quoi faire, j’ai vu des gens courir, tout le monde était paniqué », raconte Svetlana, une architecte travaillant dans la galerie, qui s’est cachée dans un vestiaire.
Environ 1 200 personnes se trouvant dans le musée ou dans la galerie commerciale ont été confinées durant plusieurs heures, le temps notamment que les démineurs s’assurent que les sacs à dos de l’assaillant ne contenaient pas d’explosifs.
Le musée du Louvre rouvrira samedi, a annoncé Audrey Azoulay.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait part de sa « consternation » après cette agression qu’il « condamne avec la plus grande vigueur ».

Depuis les attaques du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, les attentats et tentatives se sont succédé en France, faisant 238 morts. Les assaillants, pour la plupart téléguidés par l’EI, ont multiplié les cibles, des lieux de culte (Villejuif en avril 2015, Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016) aux attaques contre les policiers ou militaires.
Le 13 juin 2016, un jihadiste se réclamant de l’EI, Larossi Abballa, a ainsi tué un policier et sa compagne dans leur pavillon de Magnanville (Yvelines).

L’attaque du Louvre intervient deux ans jour pour jour après l’attaque au couteau de trois militaires en faction devant un centre communautaire juif de Nice, par un homme qui avait été aussitôt arrêté.
« Porter un uniforme, (…) c’est être une cible », a rappelé le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, en appelant les forces de l’ordre à « la plus grande vigilance ».

AFP

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