L’opération, qui a duré 45 jours, a impliqué une soixantaine de pays. Cette quatorzième campagne navale « Orion » contre le narcotrafic a permis de saisir 225 tonnes de chlorhydrate de cocaïne et 128 tonnes de marijuana, a indiqué à la presse le vice-amiral de la marine colombienne, Orlando Enrique Grisales.
L’officier a notamment révélé la saisie d’un semi-submersible qui se dirigeait vers l’Australie avec de la cocaïne fabriquée en Colombie.
« Un semi-submersible a été intercepté dans les eaux du Pacifique à 1.200 milles au sud-ouest de l’île française de Clipperton (à près de 3.500 km au nord-ouest des côtes colombiennes), en direction de l’Australie. Il transportait une cargaison de 5.000 kg, soit 5 tonnes de chlorhydrate de cocaïne, mais disposait de suffisamment de carburant pour aller de la Colombie à l’Australie sans réapprovisionnement en mer« , a détaillé l’amiral Grisales.
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« C’est le troisième cas de semi-submersible sur la route Colombie-Australie ‘identifié’. Le premier a été trouvé dans les eaux colombiennes et, grâce à la cartographie qu’il transportait, nous avions identifié son itinéraire« .
Depuis lors, les autorités colombiennes travaillent de concert avec leurs homologues australiennes sur cette « nouvelle ligne » du trafic de drogue, avec des navires sophistiqués, en bois recouverts de fibre de verre, capables de parcourir sans ravitaillement cette route de plus de 15.000 km, a expliqué l’officier supérieur.
« Route juteuse »
Selon l’amiral Grisales, un kilogramme de cocaïne se vend jusqu’à 240.000 dollars en Australie, alors que le prix aux États-Unis se situe entre 33.000 et 40.000 dollars.
« C’est une route de plus en plus juteuse car les prix sont largement supérieurs en Australie« , a commenté à l’AFP une source sécuritaire occidentale, confirmant cette nouvelle route « sur le mode opératoire des semi-submersibles qui vont de plus en plus loin et sont de plus en plus élaborés« .
« Initialement, ces embarcations étaient surtout utilisées pour juste sortir la drogue, l’éloigner des côtes colombiennes et la transférer ensuite à des bateaux. On a constaté que ces semi-submersibles, parfois même des submersibles, sont désormais de plus en plus élaborés, avec une ingénierie très fine« , a-t-on ajouté de même source.
« Aujourd’hui, il existe des réseaux transnationaux de criminalité organisée qui s’associent les uns aux autres. Nous voyons comment les cartels mexicains, les groupes criminels en Colombie, les groupes criminels en Équateur, au Pérou et au Brésil sont liés, mais nous avons aussi des mafias du Belarus, des groupes criminels en Europe et en Océanie« , a ajouté l’amiral colombien.
Plus de 400 arrestations ont été effectuées dans le cadre de l’opération menée par le réseau judiciaire international Orion, soutenue par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
La Colombie est le premier exportateur mondial de cocaïne. En 2023, la production de cocaïne a augmenté de 53% pour atteindre 2.600 tonnes par an, selon les Nations