Enfant tué dans un lave-linge : 30 ans de réclusion pour le père

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Publié le 10/09/2015 à 12:26 - Mise à jour le 10/09/2015 à 12:26

La cour d’assises de Seine-et-Marne n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général, qui avait demandé pour cet homme de 36 ans la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 30 ans. Celui-ci se voit toutefois infliger une peine de sûreté de 20 ans. 
Ce père de famille au chômage était jugé pour avoir tué son fils de 3 ans et demi, le 25 novembre 2011 à Germigny-l’Evêque (Seine-et-Marne), selon un mode opératoire décrit comme « particulièrement ignoble » : en l’enfermant dans le lave-linge familial, lancé sur le programme essorage. Et cela, au prétexte que le garçonnet, que son père ne supportait pas et qu’il enfermait régulièrement dans le placard, n’avait pas été sage à l’école ce jour-là. 

La cour a par ailleurs reconnu Charlène Cotte, 29 ans, coupable de « complicité de meurtre et de violences » et l’a condamnée à 12 ans de prison. Le parquet avait requis l’acquittement du chef de complicité et cinq ans de prison pour violences.
A l’énoncé du verdict, les parents du petit garçon, assis côte à côte dans le box, n’ont pas eu de réaction particulière. La mère de Charlène est allée réconforter sa fille. 

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« Je suis rassurée par l’analyse que la cour d’assises a faite du dossier, à savoir que la maltraitance est une histoire de couple », a réagi Isabelle Steyer, avocate de la Voix de l’enfant, partie civile.
« Mon fils, je l’ai aimé, je n’ai pas voulu sa mort », avait assuré Charlène Cotte avant que la cour ne se retire pour délibérer. « J’ai fait ce que je pouvais. D’habitude, j’arrivais à calmer Monsieur mais ce jour-là, sa haine a été plus forte ». 
Quant à Christophe Champenois, il s’était effondré en larmes, jurant qu’il avait « vraiment » aimé son fils.
 
Avant de prononcer ses réquisitions, l’avocat général, Eric de Valroger, avait retracé le déroulement de ce « crime odieux » : « le noir, les secousses, les accélérations, les décélérations, l’horreur totale… »
Puis, s’adressant à l’accusé : « Vous saviez, Christophe Champenois, que vous alliez tuer Bastien, vous saviez, en mettant en marche la machine à laver, que votre fils allait souffrir et que son martyre allait être insoutenable ». 
« Trente ans de prison, compte tenu de ce qui lui était reproché, je pense que c’est une peine juste », a réagi son avocat Jean-Christophe Ramadier.
Dans sa plaidoirie, il avait appelé la cour à juger, non pas un « monstre », mais « l’un des nôtres ». « Une personne dans toute sa complexité » qui n’avait pas eu la vie facile et fait plusieurs tentatives de suicide.
Me Gérard Zbili, qui avait plaidé que sa cliente, tyrannisée par son conjoint, n’était en rien complice du meurtre de Bastien, a reconnu que son « manque d’empathie » apparent avait pu « conduire le jury à l’idée qu’elle cachait quelque chose ou qu’elle n’avait pas tout dit ».
A la barre, témoins et experts psychiatriques avaient dit leur « perplexité » face à l’énigme Charlène Cotte, qui est restée prostrée tout le long des quatre jours d’audience, comme absente à ce qui s’y jouait.

Le procès a été marqué par des moments intenses, comme la projection de l’audition filmée de la grande sœur de Bastien, témoin du meurtre, et la déposition de la directrice d’école, encore dévastée quatre ans après… Sans oublier les larmes et la colère du travailleur social qui suivait la famille Champenois, meurtri de voir le travail des services sociaux mis en cause dans la presse. 
« J’ai beaucoup de procès d’assises derrière moi mais, je dois l’avouer, je n’avais jamais atteint ce niveau d’horreur », a confié Eric de Valroger.

AFP

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