Eurovision 2016 : Ce qu’il faut retenir

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Publié le 13/05/2016 à 13:15 - Mise à jour le 13/05/2016 à 13:15

L’Ukraine, meurtri par l’annexion de la péninsule de Crimée par son voisin russe en 2014, aura fait de cette émission une véritable tribune politique. La grande gagnante, Jamala, une chanteuse de 32 ans, Tatare de Crimée, évoque dans sa chanson la déportation de son peuple par Staline. Sa chanson, 1944, est en tatare, une langue classée comme « sérieusement en danger » par l’Unesco. L’Ukrainienne Jamala, habitée par son sujet, l’a fait résonner dans des dizaines de millions de foyers à travers le monde avec sa chanson, conclue en larmes.
 
D’autres prestations ont marqué cette édition 2016 de l’Eurovision
 
Des shows spectaculaires – Deuxième, l’Australienne Dami Im a montré que l’Eurovision, c’était parfois aussi de grandes voix. Le Russe Sergueï Lazarev a réussi un numéro complexe, en grimpant le long d’un mur. La Bulgare Poli Genova en a mis plein les yeux aux téléspectateurs avec son jeu de lumières. Malgré une réalisation surannée en « split screen », le crescendo des Géorgiens Nika Kocharov and Young Georgian Lolitaz aura plu aux amateurs de rock, sauf qu’ils sont rares à l’Eurovision.
 
L’annonce du vainqueur – La traditionnelle litanie des « 12 points » attribués par l’Islande, la Géorgie ou Saint-Marin a été maintenue, mais pour la première fois l’Eurovision a préservé le suspense jusqu’à la fin. Les votes des téléspectateurs ont ensuite rebattu les cartes, laissant la soirée se terminer sur un duel Russie-Ukraine. Tant mieux pour le spectacle.
 
‘Love Love Peace Peace’ – Le titre parodique chanté par les présentateurs suédois, Petra Meda et Måns Zelmerlöw, a fait mouche en moquant les extravagances de l’Eurovision. Elle a fait revoir aux nostalgiques les monstres finlandais de Lordi (2006), les babouchkas russes (2012) ou le décolleté de la Polonaise battant le beurre (2014).
 
L’inévitable kitsch  – Les tenues moulantes des chanteuses azerbaïdjanaise (en dentelle), qui a connu un accroc lors des répétitions, et arménienne (un justaucorps pailleté), le trio de choristes hongrois bondissants, l’arbuste brandi par la candidate italienne, le candidat polonais qui demande « De quelle couleur est ta vie? » en arborant lui-même un rouge et noir un peu inquiétant, les rockeurs chypriotes en cage, la chorégraphie serbe pour repousser un danseur lascif, le manteau de cuir blanc lituanien… Le bon goût a encore souffert à l’Eurovision.
 
Le chanteur nu qui ne l’était pas – Bien qu’éliminé en demi-finale, le Bélarusse Ivan a fait parler de lui en voulant initialement chanter nu, avec un loup sur scène. Le règlement interdit les deux. Mais, miracle de la technologie, il a pu le faire: en hologramme, pendant 18 petites secondes, avant de se rhabiller.
 

Rédaction web avec AFP

 

La prestation de Jamala, à voir ou à revoir

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