Arrêté le 21 juillet, Watson aura ainsi passé plus de trois mois en détention à cette nouvelle échéance si une décision n’intervient pas d’ici là.
Le tribunal du Groenland « a décidé aujourd’hui que Paul Watson devait être maintenu en détention jusqu’au 23 octobre 2024 afin d’assurer sa présence dans le cadre de la décision d’extradition », a indiqué la police groenlandaise dans un communiqué.
« Malheureusement, ce n’est pas une surprise. La cour n’a pas changé de position », a dit à l’AFP Julie Stage, une avocate de M. Watson, qui a fait appel de cette décision.
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« Tout cela repose sur une fausse accusation portée par une entreprise criminelle, l’industrie japonaise de la chasse à la baleine », a dit Paul Watson à son entrée au tribunal.
Mercredi, la justice a autorisé le précédent appel de son maintien en détention interjeté début septembre. Il doit être désormais présenté devant la Cour suprême du Danemark, a ajouté le conseil du militant américano-canadien de 73 ans.
Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson a été arrêté alors qu’il était en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier nippon.
Le Japon réclame son extradition, ayant relancé une demande émise en 2012 via une notice rouge d’Interpol. Il l’accuse d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.
Mi-septembre, les avocats du militant septuagénaire ont saisi le Rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, dénonçant notamment le risque qu’il encourt de « subir (d)es traitements inhumains (…) dans les geôles japonaises ».
Selon eux, la demande japonaise repose sur des affirmations « fallacieuses », ce qu’ils voudraient démontrer en présentant au tribunal de Nuuk des extraits vidéos des événements, filmés par la chaine Discovery, une requête qui leur a à nouveau été refusée jusque-là.
En outre, ce délit n’est pas passible de prison dans le droit groenlandais, arguent-ils.
« Processus lent »
Au-delà de la question du maintien en détention, les avocats sont suspendus à la décision du ministère danois de la Justice de décider d’extrader ou non Paul Watson. Le ministère a indiqué à l’AFP que l’examen de la demande officielle d’extradition était « en cours », sans donner de calendrier.
« Le processus est lent. La police groenlandaise fait son enquête qu’elle doit transmettre au procureur général qui doit faire ses recommandations au ministre », a expliqué Mme Stage avant l’audience.
« On veut que le ministre danois prenne enfin une décision. En ce moment, ils le laissent croupir en prison, c’est franchement problématique », tempête la présidente de Sea Shepherd France Lamya Essemlali, une proche de Paul Watson.
D’après elle, les conditions de la détention provisoire du militant se sont récemment durcies.
« Ils lui ont quasiment coupé tout contact avec l’extérieur. Il n’a plus droit qu’à 10 minutes de téléphone par semaine avec sa femme », dit-elle.
Personnalité controversée dans le milieu environnementaliste, notamment en raison de ses méthodes musclées, le militant a obtenu la signature de 100 000 personnes à la pétition demandant sa remise en liberté. Sur le plan politique, Paris a demandé à Copenhague de ne pas l’extrader.
Depuis sa cellule du centre pénitentiaire de Nuuk, un bâtiment gris moderne situé à flanc de rochers, Paul Watson affiche sa détermination à poursuivre son combat.
« S’ils imaginent que cela va empêcher notre opposition ! J’ai seulement changé de navire, et mon navire actuel, c’est ‘Prison Nuuk' », a-t-il déclaré fin août dans un entretien à l’AFP. Les Japonais « veulent m’utiliser à titre d’exemple pour montrer qu’on ne doit pas toucher à leur chasse à la baleine ».