« J’ai considéré que » les Outre-mer, « et nos compatriotes, à ce moment précis de notre Histoire commune, avec tous les risques et dangers, devaient être promus au rang de toute première préoccupation de la Nation » a déclaré le Premier ministre dans sa Déclaration de politique générale, ce mardi devant l’Assemblée. Déclaration froidement accueillie par l’opposition ultramarine.
Défendant le plan Mayotte Debout, « un plan ambitieux, non seulement pour traiter de l’urgence, mais aussi pour refonder » , François Bayrou a estimé, sur la crise migratoire, que « le débat doit être ouvert sur ce sujet, notamment sur les conditions nouvelles d’exercice du droit du sol » .
« La Nouvelle-Calédonie doit construire son avenir. Les événements de mai 2024 ont plongé ce territoire dans un profond marasme » a poursuivi le Premier ministre qui « souhaite que le processus politique reprenne, avec des négociations qui devront aboutir à la fin de ce trimestre » . « J’inviterai en janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations en demandant au ministre des Outre-mer de suivre particulièrement ce dossier » , a ajouté François Bayrou.
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Après les violentes émeutes qui ont déstabilisé la Nouvelle-Calédonie et provoqué l’effondrement de son économie, la Nouvelle-Calédonie est en plein marasme politique et les négociations entre indépendantistes et loyalistes n’ont toujours pas formellement repris.
Signe de l’incertitude dans laquelle est plongé l’archipel, le gouvernement dirigé par l’indépendantiste Louis Mapou a été renversé fin décembre. À sa place, le loyaliste Alcide Ponga a été élu la semaine dernière président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
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« Le discours du Premier Ministre était fleuve, pas convaincant du tout ! » , a estimé de son côté Max Mathiasin, député Liot de Guadeloupe. « C’est un catalogue de poncifs (…), ce que je veux ce sont des actes ». S’il souligne l’évocation de Mayotte et la Nouvelle-Calédonie, « pour le reste, il nous renvoie au CIOM ». Olivier Serva, lui aussi député Liot de Guadeloupe, appelle à un budget des Outre-mer « à hauteur d’un ministère d’État » .
Du côté des parlementaires de Mayotte d’ailleurs, la députée RN Anchya Bamana évoque « un monde entre la réalité de ce que vivent les Mahorais sur le terrain après deux cyclones et ce que les représentants de l’État remontent ici à Paris » . « Je n’ai pas l’impression que la mesure de la tâche est prise à bras le corps par le gouvernement » estime la députée qui souligne « des urgences de bases pas satisfaites » , comme l’accès à l’eau, le logement, l’approvisionnement en nourriture sur l’île.