D’après le dernier bilan, 844 personnes ont péri mais les autorités estiment que ce bilan devrait s’alourdir à mesure que les secours parviennent à établir le contact avec les villages isolés.
Les survivants doivent affronter la faim et la soif. Vivres et eau potable sont rares. Les hôpitaux sont submergés par le nombre de blessés.
Les secours manquent d’équipements lourds. Ils peinent également du fait de la coupure des routes et de l’ampleur même des dégâts.
Nouvelle illustration de la vulnérabilité tectonique de l’Indonésie, le pays a de nouveau subi mardi une série de secousses, qui se sont produites toutefois à des centaines de kilomètres de Palu.
L’armée indonésienne dirige les secours mais à la suite d’un appel du président, des ONG internationales ont également dépêché des équipes sur le terrain.
> Difficile d’accès
Le district montagneux de Siri Biromaru, au sud-est de Palu, est difficile d’accès et les secouristes sont confrontés à une marche exténuante pour récupérer les victimes. « Le problème le plus important, c’est de marcher dans la boue pendant une heure et demie tout en portant les corps », a-t-elle dit.
L’Indonésie est le pays musulman le plus peuplé du monde mais compte des minorités religieuses, y compris chrétiennes.
Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (UNOCHA) a estimé lundi à 191 000 le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire d’urgence, dont 46 000 enfants et 14 000 personnes âgées. Nombre d’entre elles vivent dans des régions qui ne sont pour l’heure pas au centre des efforts gouvernementaux pour aider les sinistrés.
Les morts pris au piège dans les décombres des bâtiments dévastés par le séisme de magnitude 7,5, sont également un motif d’inquiétude pour les autorités.
> Risque de maladie
Les camions transportant les dépouilles enveloppés dans des sacs orange, jaunes et noirs font la navette jusqu’au site. Les corps sont déposés jusqu’à la fosse et ensevelis par des pelleteuses.
A Balaroa, un quartier périphérique de Palu qui abritait un complexe résidentiel, les dégâts sont énormes. La zone est rasée, parsemée d’arbres arrachés, de morceaux de béton, de tôles ondulées tordues, de cadres de portes arrachés et de meubles en miettes.
Des habitants hagards parcourent les ruines, ne sachant pas où ni comment commencer à creuser. Parmi eux, trois hommes à la recherche de leur petit frère.
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Les équipes mènent une course contre la montre pour sortir des survivants. Dans le seul hôtel Roa Roa, les secouristes estiment que 50 à 60 personnes pourraient avoir été ensevelies. Pour l’instant deux personnes ont été sauvées sur ce site, selon une source officielle.
Des survivants affamés ont pillé les magasins pour se procurer des produits de première nécessité, nourriture, eau et essence, sous le regard de policiers impuissants ou ne souhaitant pas intervenir.
> « Je l’ai perdue »
Ali était avec sa femme sur la plage quand le tsunami a déferlé vendredi. Il ne sait pas où elle est, ni si elle a survécu.
« Quand la vague est arrivée, je l’ai perdue », raconte-t-il. « J’ai été porté sur une cinquantaine de mètres. Je n’ai rien pu retenir ».
D’autres font la tournée des morgues en plein air, où les morts sont allongés en plein soleil.
Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a expliqué qu’il s’efforçait de réunir les familles séparées et fournissait une « aide médico-légale » pour aider à l’identification des victimes.
L’Indonésie, un archipel de 17 000 îles et îlots formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne et eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique.
Le séisme qui a touché les Célèbes est plus puissant que la série de tremblements de terre qu’a connus l’Indonésie en août et qui avaient fait plus de 500 morts et environ 1 500 blessés sur l’île de Lombok, voisine de Bali.