La France achève ses Jeux au 5e rang de la hiérarchie avec 64 médailles, dont 16 en or. Jamais les sportifs français n’avaient récolté autant de titres et de podiums olympiques.
Les États-Unis terminent en tête du classement des médailles (126), mais partagent la tête avec la Chine au nombre de titres olympiques (40).
Des « Jeux Seine-sationnels »
Au terme de 16 jours de compétitions, la capitale française transmet le flambeau à Los Angeles, ville organisatrice des Jeux de 2028.
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Avant le spectacle de fin au Stade de France, mis en scène par la même équipe artistique dirigée par Thomas Jolly que pour la cérémonie d’ouverture, la vasque olympique, l’un des emblèmes les plus marquants des Jeux, avait été éteinte dans le jardin des Tuileries, au cœur de la capitale.
L’anneau de sept mètres de diamètre a cessé de luire au moment où le nageur Léon Marchand, l’un des grands héros de la quinzaine avec ses quatre médailles d’or, a saisi la lanterne renfermant la flamme olympique et posée à proximité.
Élevée chaque nuit par un ballon dans le ciel parisien, la vasque restera comme un des symboles les plus identifiables de cette quinzaine olympique. Elle sera rallumée pour les Paralympiques fin août.
Durant deux semaines, sans aucun accroc d’organisation, « Paris est redevenue une fête, et la France s’est retrouvée », s’est félicité le patron du Comité d’organisation, Tony Estanguet. Ces Jeux ont transformé les Français, « peuple d’irréductibles râleurs » en « supporteurs déchaînés », a-t-il poursuivi.
Le patron du CIO, Thomas Bach a salué des JO « sensationnels » à l’atmosphère inégalable. « Ce furent des Jeux olympiques sensationnels du début à la fin – ou oserai-je dire, ce furent des Jeux olympiques Seine-sationnels du début à la fin », a lancé le patron du mouvement olympique, qui quittera son poste en juin 2025 après douze ans de mandat.
Un show électro-rock sombre pour faire « renaître » l’olympisme
Très loin de l’esprit ultra-pop et queer de l’ouverture, délocalisée le long de la Seine, le spectacle de clôture s’est concentré autour du parcours aérien d’un voyageur doré (Golden Voyageur), tout droit sorti de la science-fiction, arrivant par les airs dans un Stade de France plongé dans le noir.
Sous le costume doré, le breakdancer français Arthur Cadre, interprétant un voyageur interstellaire qui découvre les vestiges des Jeux olympiques, dans un futur lointain où ils auront disparu et va entreprendre de les refonder.
L’idée de ce spectacle était de célébrer l’héritage antique des Jeux, les valeurs du sport, et d’évoquer le futur. Le show était servi par des décors géants, figurant les continents, et des jeux de lumière sophistiqués.
Sur une scène de 2 400 m2 : plus d’une centaine de performeurs, acrobates, danseurs et circassiens pour un spectacle parfois lugubre, mêlant danse, contorsion, théâtre de gestes et influence des arts de la rue. Dans le tableau le plus monumental, des anneaux olympiques géants se sont élevés dans le ciel.
Rien qui puisse a priori susciter la polémique, deux semaines après une ouverture jamais vue, qui célébrait la diversité sous toutes ses formes. Elle a été très largement salué, mais a aussi irrité des dirigeants conservateurs et des porte-drapeau de l’extrême droite.
French Touch
Dimanche, c’est un classique intemporel qui avait lancé les festivités de clôture, « Sous le ciel de Paris », entonné aux Tuileries pour l’extinction de la vasque par l’une des chanteuses françaises les plus en vue du moment, Zaho de Sagazan.
Un moment rétro et classieux : avec cet hymne à la capitale et à ses charmes éternels, l’artiste de 24 ans mettait ses pas dans ceux des plus grandes voix de la chanson, dont Edith Piaf, Yves Montand ou Mireille Mathieu. De quoi accompagner l’extinction de la vasque olympique et le départ de la flamme, entre les mains du nageur quadruple médaillé d’or Léon Marchand, pour le Stade de France.
C’est là qu’ont eu lieu les temps protocolaires, Marseillaise (interprétée par la maîtrise de Fontainebleau accompagnée de l’orchestre Divertimento, institution de Seine-Saint-Denis), et une parade des athlètes tout sourire, que les organisateurs ont voulu transformer en karaoké géant, d’Aznavour à Queen en passant par Gala.
Côté stars, la cérémonie d’ouverture avait mis la barre très haut avec Lady Gaga, Aya Nakamura et le come-back final de Céline Dion sur la tour Eiffel.
Pour la clôture, Phoenix, groupe issu de l’électro-rock très apprécié aux États-Unis, a assuré la bande-son, avec ses plus grands titres, et des invités, dont la Belge Angèle, pour interpréter « Nightcall », titre cinématographique de Kavinsky, et Air, les compagnons de toujours de la French Touch, et leur mélancolique « Playground Love ».
Tom Cruise en rappel
Place ensuite aux Américains : quinze minutes de spectacle sont confiées, comme c’est la tradition, aux organisateurs des prochains JO, en 2028, à Los Angeles. Tom Cruise a donné un tournant hollywoodien à la cérémonie de clôture en surgissant sur le toit du Stade de France pour descendre en rappel et s’emparer du drapeau olympique.
La superstar de « Mission: Impossible » et de « Top Gun » s’est ensuite échappée en moto, avant la diffusion d’une vidéo où il porte le drapeau jusqu’aux lettres « Hollywood » géantes à Los Angeles, où seront organisés les prochaines Jeux d’été en 2028.
Le vétéran du rap Snoop Dogg, envoyé spécial pour la télé NBC et devenu en marge des terrains parisiens une icône virale sur les réseaux, se produira, ainsi que les Red Hot Chili Peppers, groupe emblématique du rock côte ouest des années 1990, susceptible de soulever un stade, et la chanteuse Billie Eilish, native de LA. Une autre californienne, venue du R&B, H.E.R., entonnera l’hymne américain.