La France obtient les JO d’hiver 2030 « sous conditions » du vote d’une garantie d’ici mars

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Les Alpes françaises ont obtenu mercredi les JO d'hiver pour 2030 mais "sous conditions" d'avoir la garantie financière votée par le Parlement français d'ici mars prochain, une garantie promise en personne par Emmanuel Macron devant les membres du Comité international olympique réunis à Paris.

Publié le 24/07/2024 à 16:00 - Mise à jour le 24/07/2024 à 16:01

Les Alpes françaises ont obtenu mercredi les JO d'hiver pour 2030 mais "sous conditions" d'avoir la garantie financière votée par le Parlement français d'ici mars prochain, une garantie promise en personne par Emmanuel Macron devant les membres du Comité international olympique réunis à Paris.

À deux jours de l’ouverture des JO de Paris, la France obtient donc une deuxième édition olympique en six ans. Mais le CIO n’a pas entièrement donné son feu vert. Son président, Thomas Bach, avait prévenu depuis plusieurs semaines qu’il lui fallait la garantie financière de l’État, c’est-à-dire l’engagement que celui-ci épongera les dettes en cas de problèmes. 

Encore mardi soir, M. Bach avait prévenu qu’il n’y aurait pas de vote inconditionnel « sans garantie confirmée ». Et le vice-président du CIO, John Coates, a bien redit mercredi que le CIO ne signerait « pas le contrat de ville hôte jusqu’à ce que les garanties soient reçues ».

– « soutien sans faille »-

Comme il l’avait fait pour les JO de Paris en 2017, M. Macron est venu dire mercredi devant la 142e session du CIO « son engagement et l’engagement total de la nation française », assurant du « soutien sans faille de l’État français »

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« Je vais demander au prochain Premier ministre non seulement d’inclure cette garantie mais aussi de promulguer une loi olympique », a-t-il dit selon le français traduit de son anglais dans une retransmission vidéo de la session réunie au Palais des Congrès porte Maillot. 

Du fait de la récente dissolution et du résultat des législatives, l’engagement de cette garantie financière, qui doit compléter le dossier du CIO et doit émaner du Premier ministre, n’a pas pu être apportée par la France.

Le CIO a accepté cette promesse d’Emmanuel Macron mais l’a assortie d’un calendrier resserré et ce alors que la France connaît une période d’instabilité politique et n’a pas de majorité claire au Parlement. La pré-attribution par le CIO était intervenue en novembre au détriment de la Suisse et de la Suède.

Le futur Premier ministre devra fournir au CIO la garantie de l’État « avant le 1er octobre », a demandé Thomas Bach. Cette garantie devra être ratifiée par le Parlement « au plus tard le 1er mars ». Elle prend généralement la forme d’un article de loi dans un projet de loi de Finances. 

« C’est sûr que les majorités vont être difficilement trouvables mais on est sur un sujet sur lesquels on peut en avoir », a assuré David Lappartient, le président du comité olympique français (CNOSF), en marge d’une conférence de presse. 

« Ce ne sont pas les JO d’un gouvernement », a affirmé la ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra. 

Le groupe écologiste au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, et plusieurs élus de la région, ont déploré mercredi la « précipitation dans laquelle s’est prise » la décision.

Interrogé sur le montant du budget, David Lappartient a évoqué 1,9 milliard d’euros pour l’organisation et entre 600 millions d’euros et 1,2 million d’euros pour les infrastructures. Il a aussi expliqué que « beaucoup de sponsors avaient dit qu’ils souhaitaient continuer l’aventure de Paris-2024 », après avoir vanté que la France avait elle de « la neige » et de « la vraie neige »

– « tournant » pour la montagne –

Sur le fond, M. Macron a défendu le projet, qui peut s’appuyer sur l’« actif » des JO-2024.

« Nous sommes très conscients que nous sommes à un tournant de l’industrie de la montagne », a-t-il aussi dit, dans le sillage de l’intervention des deux présidents de régions Rhône-Alpes-Auvergne et Provence-Alpes-Côte d’Azur, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier promettant des Jeux durables.

Ainsi Laurent Wauquiez, qui vient d’être élu député, a assuré qu’il n’y aura « pas d’éléphant blanc », c’est-à-dire de constructions onéreuses qui restent ensuite à l’abandon. 

Le site de Val d’Isère a été remis sur la carte des sites olympiques. « Il a un coût, si on doit l’assumer on l’assumera avec Hervé Gaymard (président du conseil départemental de la Savoie)« , a expliqué Laurent Wauquiez. 

Renaud Muselier a lui promis des « jeux exemplaires ». « N’en déplaise aux ronchons, la pratique des sports d’hiver autrement ne veut pas dire ne plus pratiquer », au moment où l’avenir des sports d’hiver pose sérieusement question du fait du réchauffement climatique. 

Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon, s’est montré ému à la tribune en défendant, lui « enfant de la montagne », le projet. 

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