La menace d’interdiction de TikTok aux États-Unis avance

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La Chambre américaine des représentants a lancé un ultimatum à TikTok samedi en adoptant une proposition de loi qui peut interdire l’application aux États-Unis si le très populaire réseau social ne coupe pas ses liens avec sa maison-mère ByteDance, et plus largement avec la Chine.

Publié le 20/04/2024 à 12:16 - Mise à jour le 20/04/2024 à 12:16

La Chambre américaine des représentants a lancé un ultimatum à TikTok samedi en adoptant une proposition de loi qui peut interdire l’application aux États-Unis si le très populaire réseau social ne coupe pas ses liens avec sa maison-mère ByteDance, et plus largement avec la Chine.

La plateforme de vidéos est accusée par des responsables américains de permettre à Pékin d’espionner et de manipuler ses 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis.

Ce texte, qui pourrait aboutir sur une rare interdiction à l’accès du marché américain, doit désormais être validé par le Sénat qui devrait voter la semaine prochaine. Il a été adopté par 360 voix contre 58, avec des voix démocrates et républicaines.

Le président Joe Biden a déjà dit qu’il signerait la loi. Le président démocrate avait redit son « inquiétude » à propos de TikTok lors d’un échange avec son homologue chinois Xi Jinping début avril.

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Cette proposition fait partie d’un texte à plusieurs volets qui comprend un plan d’aide à l’Ukraine, à Israël et à Taïwan ainsi que ces dispositions concernant TikTok.

Interdire TikTok « violerait la liberté d’expression » de 170 millions d’Américains, a immédiatement protesté le populaire réseau social samedi.

Dans un communiqué, un porte-parole de la plateforme ajoute que le projet de loi d’interdiction « ravagerait 7 millions d’entreprises et fermerait une plateforme qui contribue pour 24 milliards de dollars par an à l’économie américaine« .

« Il est regrettable que la Chambre des représentants utilise le couvert d’une aide étrangère et humanitaire importante pour faire adopter une fois de plus un projet de loi d’interdiction« , ajoute le porte-parole.

S’il entre en vigueur, le texte obligera ByteDance, la maison-mère chinoise de TikTok, à vendre l’application dans un délai de douze mois, faute de quoi elle serait exclue des boutiques d’applications d’Apple et de Google sur le territoire américain.

Un texte similaire avait déjà été adopté mi-mars par les représentants, ne prévoyant qu’un délai de six mois pour trouver un acheteur autre que chinois mais le projet de loi était ensuite resté dans les limbes parlementaires.

Dans le collimateur

L’ancien secrétaire américain au Trésor de Donald Trump, l’ex-banquier Steven Mnuchin, s’était même dit intéressé par un rachat de TikTok aux États-Unis en réunissant un groupe d’investisseurs.

TikTok est depuis des années dans le collimateur des autorités américaines, de nombreux responsables estimant que la plateforme de vidéos courtes et divertissantes permet à Pékin d’espionner ses utilisateurs aux États-Unis.

Mais une telle loi pourrait susciter des contestations devant la justice. Elle donnerait notamment au président américain le pouvoir de désigner d’autres applications comme des menaces pour la sécurité nationale si elles sont contrôlées par un pays considéré comme hostile aux États-Unis.

Elon Musk, le propriétaire de X, s’est déjà prononcé vendredi contre l’interdiction de TikTok aux États-Unis au nom de la « liberté d’expression« .

« À mon avis, TikTok ne devrait pas être interdit aux États-Unis, même si une telle interdiction pourrait profiter à la plateforme X« , a-t-il déclaré sur X (ancien Twitter), le réseau social qu’il a racheté fin 2022.

« Cela irait à l’encontre de la liberté de parole et d’expression. Ce n’est pas ce que l’Amérique représente« , a ajouté le propriétaire et/ou patron de Tesla, SpaceX, X et d’autres entreprises.

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