Issue d’un milieu bourgeois -son père était médecin-, Anémone avait toujours voulu être actrice, confiait-elle au Monde en 2017. « Je prenais des cours de danse à la Schola Cantorum, à Paris, j’ai repéré un cours de théâtre juste à côté, et puis voilà. J’ai traîné aux terrasses des bistrots, et j’ai rencontré des artistes », expliquait-elle.
En 1966, âgée de 16 ans, elle joue dans le film Anémone de Philippe Garrel, dont elle tirera son nom de scène. Elle tourne dans plusieurs longs-métrages (« Un éléphant, ça trompe énormément » de Yves Robert ou « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine » de Coluche), tout en jouant au café-théâtre avec la groupe du Splendid.
« C’est fin, très fin, ça se mange sans faim ». « Oh une serpillière, c’est formidable Thérèse, je suis ravi .. Non Pierre c’est un gilet » : ces répliques du père Noël est une ordure sont devenues cultes, comme son personnage de Thérèse, une bénévole un peu coincée pour « S.O.S. Détresse-Amitié ».
Elle ne gardera pas que des bons souvenirs de cette époque et disait s’être fâchée avec la troupe du Splendid pour des histoires d’argent. Une fâcherie « définitive », avait-elle dit au Monde.
Anémone enchaîne les rôles dans des comédies à succès dans les années 1980, comme « Viens chez moi, j’habite chez une copine » et « Ma femme s’appelle reviens » de Patrice Leconte ou « Pour cent briques t’as plus rien » d’Edouard Molinaro. « Je travaillais comme une brute avec deux enfants en bas âge, j’avais l’impression qu’on m’avait mise dans un mixer avec le bouton positionné au max », se souvenait-elle dans une interview à Libération.
« Elle a fait des choses magnifiques après, elle a fait « Le grand chemin », dans un rôle plus sensible qui lui vaut le César de la meilleure actrice en 1988, a réagi Michel Blanc sur RTL. « Elle avait cette puissance comique, en même temps elle était très belle, très séduisante et très folle, elle a toujours été très folle », a décrit l’acteur.
Elle continue à beaucoup tourner jusqu’en 2018 avec « La monnaie de leur pièce » d’Anne Le Ny, son dernier long-métrage. Elle apparaît dans quelques téléfilms et joue régulièrement au théâtre.
Lors d’interviews accordées pour sa dernière pièce « Les nœuds au mouchoir » en 2017, elle exprimait son amertume par rapport à l’évolution du métier de comédienne, regrettant que « le fric (ce soit) emparé de tout, partout! » « J’avais décidé d’être artiste, pas vendeuse de films ni de pièces de théâtre », lâchait-elle au Parisien.
Celle qui avait avoué regretter d’avoir eu deux enfants, un fils et une fille, se montrait très pessimiste concernant l’avenir de la planète. « C’est trop tard. »