« Le pape est-il hors de danger ? Non, le pape n’est pas hors de danger« , a d’abord affirmé le Pr Sergio Alfieri lors d’un point de presse en fin d’après-midi à l’hôpital romain Gemelli, où le pontife est soigné depuis une semaine.
« Le vrai risque dans ces cas-là est que les germes passent dans le sang« , provoquant ainsi une septicémie potentiellement mortelle, a-t-il expliqué.
C’est pourquoi, « par prudence« , même s’il va « légèrement mieux » et n’est relié à aucune machine, il convient de le garder à l’hôpital « au moins toute la semaine prochaine« , a-t-il ajouté devant une foule de journalistes. En outre, « il faut des jours, voire des semaines, pour voir l’efficacité (…) des thérapies que nous utilisons« , a-t-il ajouté.
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« Si nous le renvoyons à Sainte-Marthe (le nom de sa résidence au Vatican, NDLR) il recommencera à travailler comme avant« , a-t-il argué, alors que Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, maintient en dépit de son âge un rythme effréné, au grand dam de ses médecins qui ne cessent de lui répéter de ralentir la cadence.
Sur un ton plus léger, le Pr Alfieri a assuré que le pape « reste de bonne humeur »: « ce matin je lui ai dit : ‘Bonjour, Saint-Père’ et lui m’a répondu avec un sourire narquois : ‘Bonjour Saint-Fils’ ».
Il a « toujours la tête d’un sexagénaire, peut-être même d’un cinquantenaire« , a estimé le médecin, soulignant qu' »il ne se plaint jamais« .
A l’hôpital, le pape reçoit ses plus proches collaborateurs, lit, signe des documents et passe des appels téléphoniques. François a été hospitalisé le 14 février initialement pour une bronchite, mais le Saint-Siège a révélé mardi qu’il avait développé une pneumonie dans les deux poumons, une infection du tissu pulmonaire potentiellement mortelle.
Cette hospitalisation, la quatrième depuis 2021, suscite de vives inquiétudes alors que le pape a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années, allant d’opérations du côlon et de l’abdomen à des difficultés à marcher.
« Le pape est fragile mais en même temps il est incroyablement résistant. Combien d’autres personnes auraient enduré toutes ces maladies avec sa charge de travail ? » a noté le Pr Alfieri.
Messages, dessins et prières
Les préoccupations entourant le pape, qui n’est plus apparu en public depuis le 14 février, sont renforcées par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, notamment sur X, rapportant la mort du pape en plusieurs langues.
Le Vatican n’a pas précisé si François pourrait présider dimanche la prière hebdomadaire de l’Angélus depuis l’hôpital, comme il l’a déjà fait par le passé. « C’est le pape qui décide« , a affirmé le Pr Alfieri.
L’hospitalisation du pape, à la fois chef spirituel de 1,3 milliard de catholiques et de l’Etat de la Cité du Vatican, a relancé les interrogations autour de sa capacité à assurer sa charge, alors que le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altèrerait sa lucidité.
Elles relancent également les spéculations sur la possible démission du pape, alimentées par les opposants à François, notamment dans les milieux conservateurs.
L’évêque de Rome a reçu de nombreux messages de sympathie du monde entier, de la part de responsables politiques et religieux, de fidèles ou des dessins d’enfants.
Malgré des alertes de santé à répétition ces dernières années, Jorge Bergoglio, connu pour sa force de caractère, a maintenu un rythme de travail élevé. « Nous prions pour lui, nous espérons qu’il se rétablira et qu’il pourra continuer à accompagner l’Église dans sa mission« , a confié vendredi à l’AFPTV Miguel Miró, un fidèle espagnol